THIEYSENEGAL.com : L’enquête relative à l’affaire Seneporno connaît un nouveau développement. Considérée comme l’un des dossiers les plus sensibles de chantage numérique et d’atteinte à la vie privée jamais révélés au Sénégal, cette affaire continue de s’élargir, à mesure que la Division spéciale de la cybersécurité (DSC) progresse dans le démantèlement du réseau.
Après l’arrestation et l’incarcération d’El Hadji Babacar Dioum, connu sous le pseudonyme de « Kocc Barma », ainsi que de son présumé complice El Hadji Assane Demba, alias « Leuk Daour », les enquêteurs ont poursuivi leurs investigations dans la plus grande discrétion. Leur objectif est désormais d’identifier les intermédiaires et correspondants ayant alimenté le système en contenus compromettants.
Selon les informations rapportées par le quotidien Libération, la DSC a franchi une étape déterminante en prenant le contrôle de l’adresse numérique par laquelle étaient transmis à « Kocc Barma » des vidéos et images à caractère intime. Ces contenus, collectés de manière illicite, auraient servi à mettre en place un mécanisme de chantage, visant à faire pression sur des victimes, soit dans un but financier, soit pour régler des différends personnels.
C’est dans ce cadre qu’un premier correspondant présumé du réseau a été interpellé. Il s’agit de E. D. Seck, âgé de 35 ans, arrêté par les agents de la DSC dans un restaurant très fréquenté de la Corniche dakaroise, toujours selon Libération. Une arrestation menée sans publicité, mais qui constitue un tournant majeur dans le traitement judiciaire de ce dossier.
Lors de son interpellation, le mis en cause aurait d’abord nié tout lien avec « Kocc Barma ». Toutefois, confronté aux preuves numériques recueillies par les enquêteurs, notamment des échanges électroniques clairement établis, il n’a pu maintenir sa version. Les investigations ont mis en évidence qu’il avait transmis une sextape impliquant son ex-compagne, un fichier qu’il conservait encore sur son téléphone portable au moment de son arrestation.
Déféré vendredi dernier devant le doyen des juges d’instruction, E. D. Seck a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire. Une mesure qui traduit la gravité des faits reprochés, tout en permettant la poursuite des investigations sans placement immédiat en détention.
De son côté, la Division spéciale de la cybersécurité, agissant sur la base d’une délégation judiciaire délivrée par le magistrat instructeur, poursuit méthodiquement ses investigations. Les enquêteurs entendent remonter l’ensemble de la chaîne, afin d’identifier et de neutraliser tous les acteurs impliqués, qu’ils soient producteurs, relais ou bénéficiaires de ce vaste système de chantage numérique.