Double drame sur les terrains : Le football sénégalais secoué par deux décès en 24 heures, l’urgence médicale en question

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SENTV : Le football sénégalais est en deuil. En moins de 24 heures, deux décès tragiques de joueurs en pleine activité ont plongé le pays dans la consternation et soulevé de vives inquiétudes quant à la prise en charge médicale dans les compétitions sportives, notamment au niveau amateur.

Le premier drame est survenu samedi 17 mai 2025, à Dakar. Fadiouf Ndiaye, capitaine emblématique de l’Union Sportive de Ouakam (USO), s’est effondré dans les vestiaires à la mi-temps du match contre OSLO FA. Transporté en urgence, il n’a pas survécu, décédant avant même d’arriver au centre de santé.

À peine le choc absorbé, un deuxième drame a frappé le lendemain, dimanche 18 mai, cette fois à Ziguinchor. Lors d’un tournoi de football communautaire organisé par la communauté Balante sur le terrain du lycée Djignabo, un jeune joueur s’est effondré après un violent contact avec le gardien adverse. Témoins et sources médicales évoquent un choc particulièrement rude. Inconscient au sol, le joueur a été évacué vers le Centre hospitalier régional de Ziguinchor, mais il a succombé peu après son admission.

Un système d’urgence à bout de souffle

Ces deux décès successifs mettent en lumière de graves carences dans le dispositif de secours médical lors des compétitions sportives au Sénégal. Dans les deux cas, les témoins signalent l’absence de défibrillateur, l’insuffisance de personnel médical qualifié sur place, et des délais critiques dans la prise en charge.

Des éléments qui relancent un débat récurrent sur la sécurisation des infrastructures sportives, en particulier lors des tournois amateurs et des matchs de quartier, les moyens sont souvent précaires.

« Il est impensable qu’en 2025, des matchs puissent encore se jouer sans une équipe médicale ou au moins un dispositif de premiers secours sur place », a réagi un médecin urgentiste de la région de Dakar, appelant à une réforme urgente des protocoles sanitaires sur les terrains de sport.

Le silence des autorités interpellé

Jusqu’à l’heure de la publication, ni la Fédération sénégalaise de football (FSF) ni le ministère des Sports n’avaient encore officiellement communiqué sur ces événements dramatiques. Un silence que certains acteurs du football jugent irresponsable face à une situation qu’ils qualifient de « crise de santé publique dans le sport ».

De nombreuses voix s’élèvent déjà pour réclamer un audit national des dispositifs médicaux dans les stades, l’obligation de la présence d’un secouriste diplômé lors de chaque rencontre, et l’installation systématique de défibrillateurs dans tous les lieux de pratique sportive, qu’ils soient amateurs ou professionnels.

Un électrochoc nécessaire pour le football local

La douleur est immense pour les familles et les communautés sportives touchées, mais ces tragédies pourraient bien devenir un tournant pour le football sénégalais. Le manque d’encadrement médical a déjà été pointé du doigt à plusieurs reprises dans le passé, sans qu’aucune réforme structurelle ne soit engagée. Aujourd’hui, face à deux décès en moins de 24 heures, l’impunité organisationnelle n’est plus tenable.

Au-delà de l’émotion, c’est la responsabilité des ligues, des clubs, des organisateurs de tournois et des pouvoirs publics qui est engagée. Le Sénégal, pays passionné de football, ne peut plus tolérer que ses jeunes joueurs meurent sur le terrain par manque de moyens de secours élémentaires.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com

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