Face à la menace terroriste, Diomaye Faye prône une sécurité frontalière renforcée et un front commun international
THIEYSENEGAL : En marge de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye s’est exprimé sur la situation sécuritaire en Afrique de l’Ouest, marquée par une montée inquiétante de la menace terroriste dans les pays voisins, notamment à la frontière sénégalo-malienne. Dans un entretien accordé à France 24, le chef de l’État a affirmé que le Sénégal « renforce sa sécurité sur l’ensemble de ses frontières ».
« La menace terroriste n’est pas localisée. Elle est diffuse, imprévisible et transnationale. Elle peut venir de partout et sous différentes formes », a averti le président Faye, appelant à une approche de sécurité globale, mêlant prévention, coopération régionale et intelligence stratégique.
Confronté à une instabilité chronique dans le Sahel, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger, le Sénégal, jusqu’ici relativement épargné, adopte un ton de plus en plus ferme sur la question sécuritaire. Le chef de l’État a confirmé que des dispositifs supplémentaires sont en cours de déploiement sur les zones frontalières jugées sensibles.
« Nous avons engagé un renforcement de notre dispositif sécuritaire sur toute la ligne de frontière. La surveillance est accrue, l’armée et les forces de sécurité sont en état de vigilance élevée », a-t-il souligné, sans toutefois révéler de détails opérationnels pour des raisons stratégiques.
Diomaye Faye a élargi le débat en insistant sur la nature globale de la menace : « L’humanité a un destin sécuritaire lié. Chaque fois que le terrorisme s’enracine quelque part, il tente de se projeter bien au-delà de ses bases. » Pour lui, l’insécurité au Mali ou ailleurs dans le Sahel n’est pas une affaire strictement régionale, mais un enjeu international.
Il a ainsi appelé à une coopération renforcée entre États, non seulement dans l’échange de renseignements, mais aussi dans la coordination des efforts politiques et militaires. « Il faut une démarche intégrée, combinant intelligence partagée, diplomatie active et sécurisation concertée des frontières », a-t-il déclaré.
Profitant de cette tribune internationale, le président sénégalais a également mis en garde contre les ingérences étrangères qui instrumentalisent les conflits sur le continent. « J’ai toujours alerté contre le risque de voir l’Afrique devenir le théâtre d’un affrontement par procuration entre grandes puissances, que ce soit par des groupes armés interposés ou des interventions militaires conventionnelles. »
Ce message résonne fortement à un moment où plusieurs puissances étrangères, notamment la Russie, la Chine, les États-Unis et certains pays européens, tentent de repositionner leur influence dans une Afrique de plus en plus stratégique.
Depuis son élection, Diomaye Faye affiche une volonté claire de redéfinir la posture diplomatique du Sénégal, en alliant fermeté sur les questions de souveraineté et ouverture au dialogue multilatéral. Sur la scène onusienne, son discours marque une continuité avec l’engagement historique du Sénégal dans les opérations de maintien de la paix, tout en soulignant une nouvelle exigence de sécurité territoriale.
Dans un contexte régional tendu, où les coups d’État militaires et la régression démocratique ont fragilisé plusieurs États, le Sénégal entend rester un pôle de stabilité, sans toutefois céder à l’angélisme. La doctrine de Faye : vigilance, rigueur, et coopération sans compromission.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com