Pour certaines femmes accros aux téléfilms, novelas notamment, la Coupe du monde semble avoir duré une éternité.
Après un mois de tension avec les hommes qui avaient pris le monopole de la télécommande, elles poussent un ouf de soulagement au plaisir de retrouver leur passion.
Depuis une dizaine de jours, la Coupe du monde Russie 2018 a pris fin avec le sacre de l’équipe de France. Une aubaine pour les femmes sénégalaises qui s’étaient vu privées de télécommande pendant un mois. Un mois qu’elles ont trouvé anormalement long. Bineta Ndiaye, une jeune fille rencontrée au quartier de Medina Mbao Gare de Keur Mbaye Fall ne cache pas son plaisir. «Nous, qui sommes accros aux films, n’aimons pas la Coupe du monde. Ce, du fait que les heures des matches coïncidaient avec celles de diffusion de nos films. Après des disputes, on finissait toujours par céder la télécommande aux hommes», confesse Bineta Ndiaye. Qui précise, cependant, que ces disputes n’avaient lieu que lors des matches qui ne concernaient pas l’équipe nationale. «Pour les matches du Sénégal, il n’y avait pas de débat puisque tout le monde suivait. Là, c’est l’esprit patriotique qui dominait», dit-elle.
Le même calvaire semble avoir été vécu par Farimata, une femme trouvée en train de tricoter devant la porte de sa maison. «Ce fut difficile pour nous qui sommes des passionnées de télénovelas. Mais, un mois, ce n’est pas grand-chose. Donc, moi je faisais de mon mieux pour comprendre et accepter la situation. Et voilà que, aujourd’hui, c’est fini», déclare-t-elle, heureuse de retrouver un quasi-monopole de la télécommande. Avis partagé par ce groupe de jeunes filles, apprenties couturières dans une école de la banlieue. «Comme toutes les femmes, nous avons souffert de la Coupe du monde», souligne l’une d’entre elles du nom de Fatou Thiam. Sa camarade Seynabou avait trouvé une parade. «Je me rabattais sur les rediffusions ou j’allais sur internet. Maintenant que c’est fini, nous reprenons nos télécommandes», dit- elle toute souriante.
Bineta BA
