Fonds d’appui à la presse : le secteur privé demande une bouffée d’oxygène pour 2025

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THIEYSENEGAL.com : En grande difficulté depuis plusieurs années, les entreprises de presse privées du Sénégal plaident pour une mesure exceptionnelle concernant l’attribution du Fonds d’Appui et de Développement de la Presse (FADP) pour l’année 2025. Dans un contexte économique critique, les acteurs du secteur demandent un assouplissement urgent des critères d’éligibilité, arguant de leur incapacité à satisfaire aux exigences administratives et fiscales actuelles.

Un service public sans ressources

Malgré un effondrement progressif de leur modèle économique, de nombreux médias sénégalais continuent d’assurer un service public d’information. Sans publicité, sans partenariats commerciaux, et souvent sans revenus, ils poursuivent leur mission, parfois au prix de mois de salaires impayés ou d’arriérés vis-à-vis de la sécurité sociale et du fisc.

« Pour payer des impôts, encore faut-il avoir un revenu. Beaucoup de médias fonctionnent à perte, uniquement par engagement envers la population », confie un directeur de publication basé à Dakar.

2024, une année blanche au goût amer

Le non-versement du FADP en 2024 a laissé le secteur exsangue. Cette subvention publique, censée soutenir le développement et la viabilité des entreprises médiatiques, n’a pas été distribuée, plongeant nombre de rédactions dans l’incertitude et l’instabilité. Une répétition en 2025 serait, selon plusieurs professionnels, « le coup de grâce » pour de nombreux titres déjà fragilisés.

Un appel solennel à l’exécutif

Face à cette situation, les entreprises de presse lancent un appel direct au président Bassirou Diomaye Faye et au Premier ministre Ousmane Sonko, pour qu’ils autorisent une exception administrative pour l’année en cours. Elles réclament notamment :

  • un assouplissement des critères d’éligibilité au FADP, en particulier sur les obligations fiscales et sociales ;

  • l’inclusion de toutes les entreprises de presse actives, quel que soit leur niveau de conformité actuelle ;

  • une distribution rapide et équitable du fonds, afin d’éviter une nouvelle année blanche.

Objectif 2026 : remettre à niveau le secteur

La profession ne se soustrait pas à ses responsabilités. Cette mesure exceptionnelle vise, selon les signataires de l’appel, à régulariser les dettes et préparer les entreprises à se conformer, dès 2026, aux décrets en vigueur ou à venir.

« Il ne s’agit pas d’une demande de faveur, mais d’un plan de sauvetage vital pour la démocratie. Sans presse indépendante, pas de transparence, pas de débat, pas de contre-pouvoir », a déclaré un représentant d’un collectif de patrons de presse.

Un enjeu démocratique et stratégique

Alors que le nouveau régime place la rupture et la gouvernance vertueuse au cœur de son projet, le traitement de cette requête sera perçu comme un test politique de sa volonté de préserver l’équilibre démocratique, au-delà des discours.

En attendant, la presse sénégalaise tient bon, mais vacille. Une réponse rapide et adaptée pourrait faire la différence entre un redémarrage progressif du secteur ou son effondrement silencieux.

Par la rédaction de la SENTV.info

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