Fonds publics en déroute : Amadou Bâ éclaboussé par l’affaire des 141 milliards de FCFA de dépôts à terme

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THIEYSENEGAL.com : Une nouvelle affaire financière vient ternir l’image de l’ancien Premier ministre Amadou Bâ, déjà sous le feu des critiques depuis la présidentielle de 2024. Selon les révélations du quotidien L’Observateur ce mercredi, le nom de l’ex-candidat est cité dans un rapport explosif de la Cour des comptes portant sur la gestion de plus de 141 milliards de francs CFA de dépôts à terme (DAT), manipulés en dehors des règles budgétaires établies.

L’enquête couvre la période allant de 2019 à mars 2024, et les auditeurs relèvent des opérations financières jugées graves et irrégulières. Au cœur du dispositif, des DAT cassés — c’est-à-dire retirés avant l’échéance — dont les montants n’ont jamais été reversés dans les caisses du Trésor public, comme l’exige pourtant la législation.

Selon les éléments transmis par la Cour des comptes au ministère de la Justice, Amadou Bâ, alors ministre de l’Économie et des Finances, aurait initié ou approuvé plusieurs de ces opérations. Le rapport cite en particulier deux lettres signées par Amadou et son collaborateur Cheikh Tidiane Diop, à l’époque directeur général du Trésor et secrétaire général du ministère, qui instruisent l’utilisation de ces fonds publics en dehors du cadre légal.

Dans un cas documenté, un DAT de 4,1 milliards de FCFA logé à la Banque régionale des marchés (BRM) aurait été mobilisé pour rembourser l’escompte d’un billet à ordre, sans passage préalable par les procédures de la comptabilité publique. Un second exemple, chiffré à 6,5 milliards de FCFA, concerne un protocole d’accord signé avec la Sonatel, également en marge des normes budgétaires.

Les auditeurs affirment que ces opérations ont été rendues possibles par des ordres directs adressés aux établissements bancaires, contournant les comptables publics. Une pratique décrite comme « un engagement irrégulier de l’État en dehors des lois de finances », qui ouvre la voie à des poursuites judiciaires potentielles.

Pour l’instant, ni Amadou ni ses proches n’ont officiellement réagi à ces révélations. Mais cette affaire, qui mêle responsabilité politique et anomalies comptables, pourrait relancer le débat sur la gestion des finances publiques sous les précédents gouvernements. Elle intervient dans un contexte l’actuel pouvoir a promis de faire de la reddition des comptes une priorité nationale.

Le parquet financier, informé par voie de référé, devrait se saisir du dossier dans les prochains jours. Des convocations, selon nos sources, seraient déjà en préparation pour entendre plusieurs anciens responsables du ministère des Finances.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com 

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