Grand Yoff sous les eaux : un réveil brutal face à la vulnérabilité urbaine – le cri du cœur des sinistrés
THIEYSENEGAL.com : Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale sénégalaise depuis le vendredi 15 août ont provoqué des inondations inédites dans plusieurs communes, Grand Yoff étant l’une des plus durement touchées. Selon l’ANACIM, la station de Dakar‑Yoff a enregistré environ 77 mm de précipitations en une seule journée, un événement exceptionnel qui a placé la ville en urgence météorologique.
La commune de Grand Yoff, déjà connue pour ses lacunes en matière d’infrastructures d’assainissement et ses zones basses souvent sujettes aux accumulations d’eau, s’est retrouvée rapidement submergée. Face à cette situation critique, Mora Cissé, représentant de l’APR à Grand Yoff, s’est rendu sur place pour apporter son soutien aux familles sinistrées. Il a rappelé l’importance de la station de pompage installée en 2013, capable d’évacuer plus de 5 000 m³/h, et souligné que malgré l’intensité des pluies, les effets du plan décennal de lutte contre les inondations commencent à se faire sentir.
Témoignant de la montée soudaine des eaux, certains résidents décrivent la scène comme un cauchemar éveillé. Le désarroi est palpable pour ceux dont maisons, rues, ou biens personnels ont été submergés. On craint que l’eau stagnante ne favorise une recrudescence des maladies hydriques.
Au‑delà des dégâts matériels, c’est à une mise en lumière brutale de la fragilité urbaine que la situation renvoie. L’urbanisation rapide et non planifiée, l’insuffisance des infrastructures d’évacuation des eaux de pluie et les zones construites sur des anciens axes de captage posent de sérieux défis à Dakar et, plus largement, aux villes en expansion du Sahel.
Face à l’urgence, le député Papa Djibril Fall a pris la parole pour exprimer sa solidarité envers les populations sinistrées. Il a notamment demandé le déclenchement sans délai du plan ORSEC (Organisation des Secours) par le ministère de l’Intérieur afin de coordonner les secours, porter assistance aux victimes, et contenir l’ampleur des dégâts.
Ces pluies de mi-août n’ont pas seulement provoqué des inondations localisées, elles soulignent une fragilité structurelle devant laquelle il devient impossible de rester passif. L’activation rapide des mécanismes de secours, le soutien aux sinistrés et la mise en place de solutions durables ne sont plus des options mais un impératif.
La rédaction de THIEYSERNEGAL.com