Hajj : le Sénégal enclenche une refonte profonde pour répondre aux nouvelles normes saoudiennes

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THIEYSENEGAL.com : Le Sénégal a enclenché une réorganisation majeure de son dispositif d’encadrement du pèlerinage aux lieux saints de l’Islam. En réponse aux profondes mutations opérées par l’Arabie saoudite dans l’organisation du Hajj, la Délégation générale au pèlerinage (DGP) a réuni, hier à Dakar, l’ensemble des acteurs pour une première journée de concertations axée sur la transparence, l’équité et la refonte du système d’agréments et de quotas.

L’objectif affiché par les autorités est clair : remettre à plat un modèle devenu insuffisant face aux exigences nouvelles du royaume saoudien. Depuis 2017, l’attribution des quotas est gelée, conséquence d’un système critiqué pour son opacité et les pratiques défaillantes de certains voyagistes.

« Il est temps de repenser l’organisation du pèlerinage en tirant les enseignements des éditions précédentes », a déclaré le Général de division Mamadou Gaye, délégué général. Selon lui, les réformes à venir doivent permettre une répartition plus équitable des agréments et une gestion rigoureuse des voyagistes, alors que l’administration fait face à « un afflux de nouvelles demandes » et à de « nombreuses plaintes de pèlerins ».

L’exigence d’un contrôle rigoureux des agences de voyage

Le député de la diaspora, Younoussa Cissokho, a insisté sur la nécessité de passer au crible les agences déjà agréées. Le parlementaire, membre de la Commission des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, a dénoncé des pratiques « purement commerciales » menées par certaines structures au détriment du bien-être et de la sécurité des pèlerins.

Selon lui, les consulats sont régulièrement confrontés à des pertes de passeports lors des Umrah, conséquence d’un manque de professionnalisme chez certains voyagistes. Il recommande que la Délégation supervise désormais aussi les séjours d’Umrah afin d’éviter ces dérives qui nuisent à la réputation du Sénégal.

Représentant le ministre des Affaires étrangères, Mamadou Ndiaye a salué l’initiative, estimant que ces assises interviennent à un moment crucial, marqué par « des innovations majeures » introduites par l’Arabie saoudite.

Selon lui, les réformes engagées par le royaume — digitalisation, procédures unifiées, contrôle accru des prestataires — exigent que les pays partenaires s’adaptent rapidement. Il s’est dit convaincu que les recommandations issues des concertations permettront « un bond qualitatif » dans la gestion du Hajj.

Le conseiller technique a d’ailleurs rappelé que le Sénégal a été formellement félicité lors de la Conférence internationale sur le Hajj en novembre 2025 pour les efforts accomplis, notamment dans la modernisation de sa logistique et sa capacité d’adaptation.

Autre avancée majeure : à compter du Hajj 2026, le Sénégal rejoindra les neuf pays retenus pour bénéficier du dispositif saoudien Tarîq Makkah — connu sous le nom de Makkah Route.
Ce programme hautement sélectif permet aux pèlerins d’effectuer leurs formalités d’immigration avant le départ, facilitant leur accueil dès l’arrivée à Djeddah ou Médine.

Un privilège qui implique, en retour, un haut niveau de rigueur administrative et de coordination nationale.

La DGP ambitionne de mettre en œuvre les nouvelles modalités d’attribution des agréments et des quotas à partir de 2027. Les échanges engagés doivent permettre d’établir un cadre plus strict, d’assainir le milieu des voyagistes et de garantir aux pèlerins un parcours mieux encadré, plus transparent et pleinement aligné sur les standards saoudiens.

Ces assises marquent ainsi le début d’un chantier stratégique dont dépend la qualité du Hajj sénégalais des prochaines années.

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