Kédougou face aux feux de brousse : autorités et acteurs locaux exigent prévention accrue et sanctions fermes
THIEYSENEGAL.com : Réunis ce matin en Comité régional de développement (CRD), les acteurs institutionnels, communautaires et environnementaux de Kédougou ont tiré la sonnette d’alarme. La région fait face à une recrudescence préoccupante des feux de brousse : 97 cas recensés pour un total de 5 300 hectares ravagés en 2024. Un bilan lourd, qui a poussé les participants à prôner une stratégie combinant sensibilisation massive et répression plus systématique.
Le commandant Dairou Diallo, chef de l’Inspection régionale des eaux et forêts, a salué la mobilisation de l’ensemble des parties prenantes. À l’issue de la rencontre, il a insisté sur l’urgence d’adapter la réponse régionale à l’ampleur du phénomène :
« Chaque année, les feux causent des dégâts considérables. La forêt continue de brûler malgré les efforts. Cette année, 97 foyers ont détruit 5 300 hectares, entraînant un manque à gagner estimé à 14 milliards de francs CFA, que ce soit en carbone ou en ressources fourragères », a-t-il rappelé.
Si la sensibilisation reste la clé de voûte de la stratégie régionale, les intervenants ont été unanimes : les campagnes seules ne suffisent plus. Face aux feux récurrents, parfois déclenchés volontairement, la mise en œuvre d’une répression dissuasive a été largement préconisée. Le commandant Diallo a encouragé des actions plus visibles sur le terrain, notamment via :
des radios communautaires mobilisées en continu,
des caravanes de sensibilisation,
l’implication renforcée des leaders locaux et associations de base.
Il a également pointé la responsabilité de certaines activités liées à l’orpaillage, souvent identifiées comme causes indirectes d’incendies non maîtrisés.
Prenant la parole à la clôture des travaux, Mouhamadoul Moustapha Gaye, adjoint au gouverneur de Kédougou chargé du développement, a insisté sur la nécessité d’une synergie d’actions.
Selon lui, la lutte contre les feux de brousse « ne peut être sectorielle ». Il a appelé à une coordination active entre :
les services déconcentrés de l’État,
les élus locaux,
les structures communautaires,
la société civile et les organisations de jeunesse.
Les associations, a-t-il souligné, doivent « assumer pleinement leur rôle » dans la prévention, l’alerte et la surveillance.