Le Jazz : Une Force de Résistance Mondiale célébrée Au Sénégal Et Ailleurs

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THIEYSENEGAL.com : Chaque année, le 30 avril est marqué par la « Journée internationale du jazz », une célébration mondiale qui met en lumière le jazz non seulement comme un genre musical, mais aussi comme un outil de résistance. Cette journée, instaurée par l’UNESCO depuis 2012, cherche à promouvoir l’unité et l’inclusivité que représente le jazz, au-delà des différences culturelles.

Au début du XXe siècle aux États-Unis, le jazz a été interprété par la communauté afro-américaine et s’est progressivement imposé face aux lois ségrégationnistes dites « Jim Crow ». Ces lois ont posé de nombreux obstacles aux musiciens noirs. Par exemple, Louis Armstrong, une figure emblématique du jazz, a refusé de chanter dans une ville où il lui était interdit de partager le même ascenseur que les clients blancs.

Des artistes comme Billie Holiday, Nina Simone ou John Coltrane ont défié les politiques racistes à travers leurs œuvres. Des chansons telles que « Strange Fruit » ou « Mississippi Goddam » sont devenues des hymnes pour l’égalité des droits.

Cette résistance musicale s’est étendue bien au-delà des États-Unis. En Afrique du Sud, les artistes Abdullah Ibrahim et Hugh Masekela ont utilisé le jazz pour dénoncer le régime de l’apartheid. Le morceau « Mannenberg » d’Ibrahim est même devenu l’hymne des manifestations anti-apartheid.

Au Sénégal et dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, le jazz a trouvé une nouvelle dimension en fusionnant avec la musique traditionnelle. L’œuvre de Cheikh Lo, par exemple, met en avant des thèmes sociaux forts.

Leopold Sedar Senghor, premier président du Sénégal, a joué un rôle crucial dans l’intégration du jazz dans la culture sénégalaise. Il a contribué à populariser ce genre à travers l’organisation du premier Festival mondial des arts nègres en 1966, où il a invité Duke Ellington, un grand nom du jazz, à se produire.

Aujourd’hui, bien que le jazz soit parfois considéré comme « marginal » au Sénégal, des événements internationaux tentent de raviver son intérêt, comme le festival de jazz de Saint-Louis et le Dakar Music Expo. Moustapha Diop, du groupe de jazz sénégalais Jamm, souligne la nécessité de plus de plateformes pour promouvoir ce genre musical dans le pays.

Sophie Tahi, une artiste franco-marocaine, lors de sa visite à Dakar, a évoqué l’importance du jazz dans la diversité musicale africaine. Elle a encouragé les jeunes musiciens à ne pas se limiter et à explorer les richesses que le jazz peut offrir.

Ce texte, développé d’après une publication de l’agence Anadolu, révèle comment le jazz continue d’influencer et de résister à travers le monde et plus particulièrement en Afrique et au Sénégal.

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