Lettre ouverte au Premier ministre Ousmane Sonko : « Mes8 questions avant le 08 »

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THIEYSENEGAL.com : Monsieur le Premier ministre,

À l’approche du grand meeting annoncé pour le 8, que votre parti, le PASTEF, présente comme un moment historique de “communion populaire”, permettez qu’un citoyen — ni adversaire, ni adepte — vous adresse quelques questions. Non par provocation, mais par souci de clarté. Car il ne suffit pas de parler au peuple, encore faut-il lui rendre des comptes.

1. Gouvernez-vous ou faites-vous campagne ?

Depuis votre nomination à la Primature, la frontière entre vos fonctions d’homme d’État et vos réflexes de militant semble de plus en plus floue. Ce meeting est-il un acte de gouvernement ou une manœuvre de parti ? Où s’arrête le Premier ministre, et où commence le chef du PASTEF ?

2. Le pays a-t-il besoin d’un meeting ou d’un plan d’urgence ?

Alors que le coût de la vie flambe, que l’eau manque, que les jeunes désespèrent d’un emploi, pensez-vous vraiment que la priorité nationale soit une démonstration de force politique ?

3. Parlez-vous encore au peuple ou seulement à vos partisans ?

Un chef d’État ou de gouvernement doit rassembler. Or, tout dans votre communication semble viser à diviser : “eux” contre “nous”. Le pays a-t-il besoin de davantage de ferveur partisane ou d’un discours d’unité nationale ?

4. Où sont passées vos promesses de rupture ?

Vous aviez promis de rompre avec la vieille politique du spectacle, du populisme et des foules manipulées. N’est-ce pas précisément ce que ce meeting reproduit ?

5. Qu’avez-vous fait du pouvoir depuis votre arrivée ?

Le peuple ne veut plus de discours, mais des actes. Combien de réformes concrètes ont vu le jour ? Combien de décisions courageuses avez-vous prises contre la corruption, pour la justice sociale, pour la transparence ?

6. Où sont vos ministres ? Où est votre gouvernement ?

On a l’impression d’un Premier ministre solitaire, centralisant la parole, marginalisant ses collaborateurs. Gouverner, ce n’est pas galvaniser les foules, c’est coordonner des politiques publiques. Le show du 8 remplacera-t-il le travail de fond ?

7. Le PASTEF est-il au service du Sénégal, ou l’inverse ?

Votre parti a été porté par un immense espoir de changement. Mais plus les mois passent, plus le sentiment s’installe que l’État est désormais au service du parti, et non le parti au service de l’État. Qu’en dites-vous ?

8. Quelle image laisserez-vous dans l’histoire ?

Celle d’un Premier ministre qui aura élevé la conscience politique de son peuple, ou celle d’un tribun enfermé dans son propre culte ?
Le 8 sera-t-il un moment d’élévation nationale ou un épisode de plus dans la politique du bruit ?

Monsieur le Premier ministre,
L’histoire ne retient pas les cris des foules, mais la sagesse des actes.
Puissiez-vous entendre ces questions non comme un procès, mais comme une invitation à redevenir ce que beaucoup espéraient : un homme d’État plus grand que son parti.

Respectueusement,
Un citoyen qui veut comprendre avant d’applaudir.

Khadim Bamba Ndiaye ( Xaadim daaru)
Depuis Lambaye
04/11/2025

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