Liberté de la presse au Sénégal : les avocats de Madiambal Diagne saisissent la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Versailles
THIEYSENEGAL.com : Une nouvelle page s’écrit dans l’affaire qui oppose le journaliste et patron de presse Madiambal Diagne à la justice sénégalaise. Alors que l’arrestation de deux journalistes – Maïmouna Ndour Faye, directrice générale de la chaîne 7 TV, et Babacar Fall, directeur de la rédaction de la RFM – suscite l’inquiétude, les avocats de M. Diagne annoncent qu’ils porteront le dossier devant la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Versailles.
Les avocats de Madiambal Diagne affirment avoir appris « avec stupéfaction » les arrestations de Maïmouna Ndour Faye et Babacar Fall. Selon leur communiqué, ces interpellations constituent « un nouvel et flagrant aveu du caractère politique du dossier visant leur client ».
Ils précisent qu’elles « seront portées à la connaissance de la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Versailles, lors de l’audience prévue le 4 novembre 2025 ».
Pour les défenseurs de M. Diagne, rien n’a été laissé au hasard : les locaux de 7 TV ont été visés, le signal de la chaîne a été coupé, et Babacar Fall a été arrêté après un entretien avec M. Diagne.
Madiambal Diagne est visé par un mandat d’arrêt international émis par la justice sénégalaise, pour des faits présumés d’escroquerie portant sur des deniers publics.
Interpellé le 21 octobre 2025 dans les Yvelines (France), il a été placé sous contrôle judiciaire et reste libre sur le territoire français.
Son audience devant la Chambre de l’instruction de Versailles a été reportée au 4 novembre 2025, à la demande de la défense, selon plusieurs sources.
Les avocats de M. Diagne insistent : « Notre client n’a jamais cherché à échapper à une justice indépendante » et précise qu’il avait quitté le Sénégal « avant l’émission du mandat d’arrêt à son encontre ».
Le collectif de défense affirme qu’« aucune interdiction ne pèse sur [M. Diagne] concernant sa liberté d’expression » et estime qu’il est « pleinement en droit de critiquer la procédure sénégalaise, jugée “inéquitable”, et d’exercer ses droits de la défense ».
De leur côté, le Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS) et Amnesty International Sénégal dénoncent les « circonstances inquiétantes » des interpellations : l’arrestation de Maïmouna Ndour Faye dans les locaux de sa chaîne, peu avant la diffusion d’un entretien avec M. Diagne ; puis celle de Babacar Fall après son entretien.
Le signal de la chaîne 7 TV a également été coupé sur la TNT, ce qui suscite un débat direct sur l’état de la presse au Sénégal.
Les avocats de M. Diagne rappellent que son épouse et ses enfants « restent actuellement détenus » et que « l’état de santé de la dame est jugé préoccupant ». Ils qualifient ce fait de « nouvelle et inédite démonstration de force ».
Le collectif de défense affirme qu’il s’agit « d’une pression indirecte », dans un dossier qu’il juge « instrumentalisé politiquement ».
La rédaction de THIEYSENEGAL.com