THIEYSENEGAL.com : La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a rendu public, ce mardi, son rapport annuel 2025, et le constat est accablant : 111 journalistes ont été tués en un an et plus de 500 autres sont aujourd’hui derrière les barreaux. Un bilan sombre qui confirme la dégradation continue des conditions d’exercice du métier partout dans le monde.
Le Moyen-Orient demeure la région la plus mortelle pour les professionnels des médias. Sur les 69 décès recensés, 51 ont été enregistrés à Gaza, un chiffre qui illustre la violence ininterrompue du conflit et la vulnérabilité extrême des reporters sur le terrain.
La FIJ souligne que beaucoup de journalistes pris pour cible ont été victimes de bombardements, de tirs directs ou d’attaques « en lien immédiat avec leur mission d’information ».
Derrière le Moyen-Orient, la région Asie-Pacifique totalise 15 morts, souvent dans des zones de conflits armés internes ou dans des régions où l’autoritarisme limite sévèrement la liberté de la presse.
En Europe, les 10 journalistes tués le sont majoritairement dans le cadre de la guerre en Ukraine, où les reporters opèrent dans des conditions quasi militaires.
Le continent africain enregistre 9 décès, souvent liés à des crises politiques, des violences communautaires ou des contextes sécuritaires dégradés. Les Amériques, quant à elles, comptent 8 journalistes morts, un chiffre tiré notamment par les attaques visant les journalistes d’investigation travaillant sur le crime organisé ou la corruption.
Plus de 500 journalistes emprisonnés : une dérive autoritaire généralisée
Au-delà des morts, la FIJ tire la sonnette d’alarme : plus de 500 journalistes sont actuellement emprisonnés dans le monde.
L’organisation dénonce une hausse préoccupante des arrestations arbitraires, signe d’une volonté croissante de nombreux gouvernements de contrôler l’information, museler les voix critiques ou intimider les rédactions.
À l’approche de la Journée internationale des droits de l’homme, célébrée ce 10 décembre, ces chiffres résonnent comme un rappel brutal : informer peut encore coûter la liberté, parfois la vie.
La FIJ réitère son appel aux États et aux organisations internationales pour renforcer la protection des journalistes, combattre l’impunité et défendre la liberté de la presse, pierre angulaire de toute société démocratique.