Liberté d’expression sous pression : Le directeur du CESTI victime de menaces de proches du ministre de l’Enseignement supérieur
THIEYSENEGAL.com : Le directeur du Centre d’Études des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI), Mamadou Ndiaye, a récemment fait état de menaces qu’il aurait reçues de la part de proches du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), suite à un post qu’il a publié sur les réseaux sociaux. Le message, publié dans un contexte tendu, met en lumière un climat de répression des voix critiques au Sénégal.
Dans son post, Mamadou Ndiaye a exprimé son point de vue sur les visuels diffusés sur les réseaux sociaux par certaines organisations, une critique qui n’a pas été appréciée par certains membres proches du ministre. Selon le directeur du CESTI, des individus affiliés à l’entourage du ministre lui auraient répondu de manière agressive et intimidante.
Un appel à la liberté d’expression
Mamadou Ndiaye n’a pas hésité à dénoncer ces menaces dans un message où il a réaffirmé son engagement envers la liberté d’expression et sa volonté de défendre ses idées. « De la liberté d’expression au #Senegal : MESRI, je n’ai pas peur ! » a-t-il écrit, avant de préciser que ses critiques étaient motivées par un désir de « mettre le doigt sur une pratique peu orthodoxe » qu’il a comparée à de la « propagande politique » plutôt qu’à de la communication institutionnelle.
Dans son post, il explique que l’objectif de ses remarques était de proposer des solutions concrètes, comme l’amélioration de la formation, notamment au CESTI, une institution qu’il dirige et qui jouit d’une réputation de centre d’excellence en matière de sciences de l’information et de la communication.
Un ton de plus en plus tendu
Le contexte de cette dispute semble être une tension croissante entre le directeur du CESTI et des membres du cabinet ministériel. Mamadou Ndiaye fait état d’un appel reçu de la part d’une personne, qu’il qualifie d’inculte, qui l’a reproché de critiquer son ministère et de faire « le marketing du CESTI ». Cette réponse, selon le directeur, est intervenue après un post où il mettait en évidence les visuels qu’il jugeait mal réalisés et contre-productifs pour l’image du ministère.
« Il oublie que c’est un professeur assimilé en Sciences de l’information et de la communication qui analyse ces pratiques », a précisé Mamadou Ndiaye, soulignant ses qualifications académiques et son expertise en la matière.
Le CESTI face à l’intimidation
La situation soulève une question préoccupante concernant la liberté d’expression et l’autonomie des institutions publiques, notamment dans le secteur de l’enseignement supérieur. Le directeur du CESTI a rappelé que ses propositions visaient à améliorer les pratiques en matière de communication publique, en citant, par exemple, dix visuels comme corpus de son analyse. Il a également souligné l’importance de l’enseignement au CESTI comme une solution pour remédier aux carences observées dans le domaine.
Mamadou Ndiaye a conclu son message par un appel à la persévérance, avertissant ceux qui cherchent à l’intimider : « Vos menaces ne m’ébranlent pas. C’est peine perdue. Si vous n’arrêtez pas, je vais activer le #MbollomDo », un hashtag qui pourrait être compris comme une promesse de résister face à toute forme d’intimidation.
Des tensions croissantes dans le secteur de l’enseignement supérieur
Cet incident intervient dans un contexte où les voix critiques envers les autorités, notamment dans le domaine de l’enseignement supérieur, sont de plus en plus souvent mises sous pression. Les tensions entre l’administration et les enseignants, les chercheurs et les étudiants pourraient prendre de l’ampleur à mesure que les revendications se multiplient, notamment autour de la gestion des ressources et des réformes proposées.
L’affaire soulève des questions cruciales sur la place de la liberté d’expression dans le pays, notamment lorsqu’il s’agit de critiquer les pratiques des autorités gouvernementales et de leurs proches. Il reste à voir comment cette situation sera gérée et si elle donnera lieu à des réformes sur la gestion des critiques et la liberté de parole dans les institutions publiques sénégalaises.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com