Lutte contre le paludisme : 4,2 millions de moustiquaires pour franchir un cap décisif dans huit régions du Sénégal

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SENTV : Le Sénégal, en partenariat avec la Gambie, franchit un nouveau palier dans sa stratégie de lutte contre le paludisme. Du 13 au 27 mai 2025, plus de 4,19 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide seront distribuées dans huit régions sénégalaises, dans le cadre de la quatrième campagne de distribution de masse menée par le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP).

Une campagne d’envergure synchronisée avec la Gambie

Lancée en 2016 et reconduite tous les trois ans, cette initiative prend cette année une dimension transfrontalière avec une coordination simultanée en Gambie. Le top départ sera donné à Farafénie, à la frontière sénégalo-gambienne. L’objectif affiché : protéger plus de 6,7 millions de personnes, soit environ 35 % de la population sénégalaise, contre le vecteur du paludisme.

Les huit régions concernées – Kaolack, Kaffrine, Tambacounda, Ziguinchor, Kolda, Sédhiou, Kédougou et Matam – sont historiquement parmi les plus touchées. Certaines d’entre elles, comme Kédougou, affichent encore des taux de prévalence préoccupants, avec 70 % des cas recensés dans certaines localités.

Une opération digitalisée et communautaire

Pour assurer une couverture efficace et un suivi rigoureux, la campagne s’appuiera sur 11.468 agents de terrain, dont 9.823 relais communautaires formés et 1.645 superviseurs. Autre innovation majeure : l’usage de la digitalisation à grande échelle, avec 5.222 tablettes déployées pour une remontée rapide et précise des données. Un maillage de 1.646 sites de distribution a été établi dans 33 districts sanitaires.

Vers une élimination du paludisme à l’horizon 2030

Pour le professeur Aliou Thiongane, coordonnateur national du PNLP, cette nouvelle campagne représente un levier essentiel pour atteindre l’objectif de zéro paludisme d’ici 2030. « Si 80 % de la population dort sous moustiquaire, la mortalité infantile liée au paludisme pourrait baisser de 25 % », souligne-t-il.

Les résultats des campagnes précédentes confortent cet optimisme : en dix ans, le Sénégal est passé d’un taux de mortalité de 30 % à seulement 3 %. Le pays ambitionne désormais de sortir durablement de la « zone rouge », où l’on enregistre plus de 15 cas pour 1.000 habitants, pour intégrer la « zone verte », où la prévalence est inférieure à 1 %.

Une bataille encore à gagner

Malgré les progrès notables, le paludisme reste une menace sérieuse, en particulier dans les zones rurales et enclavées. Les autorités sanitaires appellent donc à une adhésion massive des populations pour garantir l’efficacité de cette campagne. Car au-delà de la distribution, c’est l’usage régulier des moustiquaires qui constitue la véritable arme contre la maladie.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com 

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