Macky Sall et l’ONU : l’ambition mesurée d’un ancien chef d’État sur la scène mondiale

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THIEYSENEGAL: L’ancien président sénégalais Macky Sall s’invite, à demi-mot, dans les discussions autour de la succession d’António Guterres à la tête des Nations Unies. Dans un entretien exclusif accordé à H5 Motivation, le dirigeant sortant n’a pas officialisé sa candidature au poste de Secrétaire général de l’ONU, mais n’a pas non plus fermé la porte à cette éventualité. Une posture prudente, mais révélatrice d’une ambition désormais assumée.

« Je ne suis pas candidat… mais je ne l’écarte pas », a déclaré Macky Sall, tout en soulignant que sa décision dépendrait d’un soutien international explicite, notamment de la part des membres permanents du Conseil de sécurité, des pays africains et du monde islamique

Depuis la fin de son second mandat présidentiel en avril 2024, Macky Sall est resté actif sur la scène diplomatique. Ancien président de l’Union africaine (2022), artisan de plusieurs médiations régionales, il jouit d’une image d’homme d’État modéré et expérimenté. Il fait aujourd’hui valoir une trajectoire politique « du local au global » pour justifier sa légitimité à incarner une nouvelle gouvernance onusienne.

« Il faut refonder l’ONU pour l’adapter aux réalités du XXIᵉ siècle », a-t-il plaidé, appelant à « un multilatéralisme rénové » et à une organisation capable de peser réellement sur les crises internationales : conflits armés, terrorisme, dérèglement climatique, fractures économiques.

Macky Sall n’a pas mâché ses mots sur les limites actuelles du système onusien. Il a notamment dénoncé la concentration du financement de l’ONU entre les mains de quelques grandes puissances — principalement les États-Unis, qui assurent environ 25 % du budget régulier — et a plaidé pour une diversification des sources de financement, afin de garantir l’indépendance et la pérennité de l’organisation.

« Sans un multilatéralisme fort, nous entrons dans l’ère de la loi du plus fort. Et cela, c’est une menace pour l’humanité », a-t-il averti.

Il propose également une réforme structurelle de l’ONU, visant à la rendre plus représentative, en particulier avec une meilleure inclusion du continent africain au sein des instances décisionnelles, notamment au Conseil de sécurité.

S’il n’a pas encore formellement déposé sa candidature, Macky Sall se positionne clairement comme une option sérieuse. Mais il conditionne toute initiative à un large consensus diplomatique, affirmant ne pas vouloir entrer en compétition si celle-ci doit diviser.

« Ce n’est pas un poste qu’on réclame, c’est une responsabilité qu’on vous confie », a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité d’un appel collectif clair en faveur de sa personne.

La succession d’António Guterres, dont le mandat expire en décembre 2026, se prépare dans un contexte géopolitique complexe. Le processus de désignation du prochain Secrétaire général implique un vote décisif du Conseil de sécurité, puis une validation formelle par l’Assemblée générale. Les équilibres diplomatiques seront déterminants, notamment l’attitude des États-Unis, de la Chine et de la Russie, sans oublier les postures de l’Union africaine.

La perspective d’un Secrétaire général africain est régulièrement évoquée dans les milieux diplomatiques, l’Afrique n’ayant jamais occupé ce poste, contrairement à l’Europe, à l’Amérique latine et à l’Asie. Macky Sall pourrait donc bénéficier d’un contexte favorable si l’Union africaine se montre unie derrière un nom.

Des observateurs notent néanmoins que d’autres personnalités africaines sont pressenties, notamment Amina Mohammed (Nigeria), actuelle vice-secrétaire générale de l’ONU, et Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’OMC. La compétition s’annonce donc ouverte, mais serrée.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com

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