Macky Sall réfute catégoriquement l’idée d’une dette dissimulée : « Aucun franc ne s’est volatilisé »

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THIEYSENEGAL.com : Face aux polémiques persistantes autour de la supposée « dette cachée » contractée sous son magistère, Macky Sall est sorti de son silence. L’ancien président sénégalais, aujourd’hui président du Centre pour le dialogue en Afrique (CDA), a livré sa lecture du débat lors d’un entretien exclusif accordé au journaliste Julian Pecquet, pour le média spécialisé Africa Center Front Page.

D’un ton ferme, Macky Sall a qualifié cette affaire de « non-sens », balayant les soupçons de mauvaise gestion financière. « Une dette publique, on ne peut pas la cacher par définition », a-t-il déclaré, insistant sur les dispositifs institutionnels de transparence qui encadrent tout emprunt extérieur.

« Toute dette contractée à l’international fait l’objet d’une procédure rigoureuse : visa de la Cour suprême, passage par la BCEAO, approbation des instances de surveillance multilatérale… Même moi, président à l’époque, je ne pouvais pas ignorer cela. »

Des emprunts assumés pour une croissance accélérée

Rejetant toute idée d’endettement abusif ou illégal, Macky Sall a défendu le recours aux emprunts extérieurs, qu’il présente comme un levier stratégique pour moderniser le Sénégal.

« On me reproche quoi ? Avoir électrifié des zones rurales, construit des routes, des ponts, des hôpitaux ? Est-ce cela la dette cachée ? Ce pays avait besoin de sauter des étapes. Nous l’avons fait. »

Selon lui, chaque franc emprunté a été investi dans des projets visibles, structurants, et mesurables. Il pointe une forme de révisionnisme politique, alimentée par des amalgames, et appelle à un traitement rigoureux et objectif de la question.

« J’attends les termes de référence de l’audit. S’il y a un rapport, il doit être produit, publié, expliqué. Sinon, cela reste de la spéculation. »

Un débat à forte résonance politique

L’expression « dette cachée » a émergé dans le débat public depuis l’alternance de mars 2024, avec l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye. Plusieurs voix au sein du nouveau régime évoquent des engagements financiers laissés en héritage sans traçabilité claire, nourrissant les soupçons.

Toutefois, jusqu’à présent, aucun rapport officiel d’audit n’a confirmé l’existence d’emprunts dissimulés. Le gouvernement a promis de faire la lumière sur la gestion de la dette entre 2012 et 2024, dans un souci de transparence.

Entre mémoire politique et bilan économique

Ce positionnement de Macky Sall intervient dans un contexte où l’opinion publique reste divisée. Si certains saluent le dynamisme économique de son ère, marqué par le lancement du TER, des autoroutes, des infrastructures énergétiques et sociales, d’autres dénoncent une pression croissante sur les finances publiques.

Avec cette sortie médiatique, Macky Sall semble vouloir reprendre la main sur la narration, alors que le débat sur la gouvernance financière passée reste vif. L’audit annoncé par les nouvelles autorités pourrait, dans les mois à venir, apporter des éléments de réponse décisifs.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com

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