THIEYSENEGAL.com : Le rideau est tombé sur l’un des plus audacieux trafics de drogue opérés depuis une prison sénégalaise. Maodo Malick Diop, 35 ans, condamné à 15 ans de travaux forcés pour trafic international de stupéfiants, a été formellement identifié comme le cerveau d’un réseau de distribution de drogue actif dans plusieurs régions du pays – alors qu’il purgeait sa peine derrière les barreaux du Camp pénal de Liberté 6.
Une opération de filature bien ficelée
Selon des sources proches de l’enquête, c’est une opération de contre-infiltration orchestrée par l’administration pénitentiaire qui a permis de démasquer le détenu. Une fausse commande de drogue, préparée en collaboration avec les services de renseignement, a piégé le détenu dans son propre jeu. Son téléphone, soigneusement dissimulé dans sa cellule, a été saisi et passé au crible. L’appareil a révélé un volume impressionnant de données : échanges cryptés, vidéos de conditionnement, instructions logistiques, mais aussi des communications avec neuf complices identifiés et actuellement recherchés par les autorités.
Un trafic structuré, des rituels pour tromper la vigilance
L’ingéniosité du réseau laisse pantois : la drogue était dissimulée dans des objets ésotériques, notamment des gris-gris, afin de déjouer les contrôles de routine. La marchandise circulait discrètement dans les quartiers de Dakar, Pikine, Thiès et environs. Les noms de code employés – « Possone », « Lahoud yi », entre autres – témoignent d’un système codé et difficile à déchiffrer sans accès aux terminaux utilisés.
Un baron connecté : TikTok, paris en ligne et cryptomonnaies
L’exploitation du téléphone de Maodo Malick Diop a révélé une présence numérique déroutante pour un détenu censé être sous surveillance stricte. Sous le pseudonyme malick.diop279, l’homme gérait un compte TikTok depuis sa cellule, où il avait posté 21 vidéos, dont certaines clairement filmées à l’intérieur de la prison. Son profil comptait plus de 2 100 abonnés au moment de sa mise hors ligne.
Plus troublant encore : le détenu utilisait plusieurs applications, dont Instagram, Snapchat, Facebook, mais aussi des plateformes financières comme Wizall Money, Max It, Wave et même l’application de paris 1xBet. Les enquêteurs n’écartent pas l’hypothèse que ces canaux aient servi à blanchir de l’argent ou à coordonner les transactions liées au trafic.
Des complicités internes à craindre ?
Ce nouveau scandale relance le débat sur la porosité du système carcéral et les éventuelles complicités internes. Comment un détenu condamné pour des faits aussi graves a-t-il pu conserver un téléphone, accéder à internet, publier du contenu en ligne et superviser un trafic ? Une enquête interne est en cours pour déterminer les responsabilités au sein du personnel pénitentiaire.
Vers un démantèlement du réseau
Les services de sécurité poursuivent activement les investigations pour interpeller les autres membres du réseau. Plusieurs interpellations sont attendues dans les jours à venir, et des mesures de sécurité renforcées ont été prises au Camp pénal.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com