Mercenaire présumé capturé en Ukraine : Malick Diop, un jeune Sénégalais de Koungheul, identifié – sa famille interpelle l’État
SENTV : L’identité du présumé mercenaire d’origine sénégalaise capturé par les forces ukrainiennes sur le front de l’Est vient d’être confirmée. Il s’agirait de Malick Diop, un jeune homme natif de Keurmbadoumbé, un village niché dans la commune de Saly Escale, département de Koungheul, région de Kaffrine.
La vidéo de son arrestation, diffusée par des médias ukrainiens et relayée massivement sur les réseaux sociaux, a semé l’émoi dans sa communauté d’origine. Épuisé, visiblement sous tension, Malick Diop y déclare avoir vécu en Russie en tant qu’étudiant pendant deux ans, avant d’intégrer les rangs de l’armée russe dans le cadre de l’invasion de l’Ukraine.
Une communauté sous le choc, une famille en détresse
Contactée par plusieurs médias locaux, dont Emedia, la famille du jeune homme se dit abasourdie par la nouvelle. Selon un proche interrogé, « Malick avait voyagé pour poursuivre ses études. On n’a jamais été informés d’une quelconque implication militaire. Aujourd’hui, il a besoin de notre solidarité, pas de notre jugement. »
Le même proche appelle l’État du Sénégal à agir en urgence, plaidant pour l’ouverture d’un canal diplomatique avec Kiev, afin de garantir les droits de leur fils et, si possible, d’engager des démarches pour son éventuelle libération ou son rapatriement.
Une situation diplomatique délicate
La situation place les autorités sénégalaises dans une position complexe. Si Dakar a toujours affiché une neutralité prudente vis-à-vis du conflit russo-ukrainien, cette affaire pourrait bien devenir un test diplomatique délicat. D’autant plus que plusieurs cas similaires – impliquant des ressortissants africains enrôlés volontairement ou sous pression par le biais de la Légion Wagner ou d’autres structures paramilitaires russes – ont été signalés au cours des derniers mois.
La question des étudiants devenus combattants
Ce dossier relance aussi le débat sur le sort des étudiants africains en Russie, souvent confrontés à des conditions précaires, parfois sans soutien consulaire suffisant. Certaines ONG affirment que des jeunes issus de pays d’Afrique subsaharienne seraient ciblés par des réseaux de recrutement en échange de promesses de régularisation, de salaire ou de réinsertion.
Pour l’heure, aucune déclaration officielle n’a encore été faite par le ministère sénégalais des Affaires étrangères. Mais les regards sont désormais tournés vers Dakar, alors que la pression monte au sein de l’opinion publique et des médias.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com