Nécrologie – Adja Dial Mbaaye : l’ultime silence d’une voix engagée
THIEYSENEGAL : La scène musicale sénégalaise est frappée par une disparition : Adja Dial Mbaaye, chanteuse, cantatrice et actrice culturelle, est décédée, selon les informations rapportées par Asfiyahi. Figure respectée de la musique et de la culture religieuse, elle fut particulièrement attachée à Tivaouane et à la voie spirituelle de Cheikh El Hadj Malick Sy (rta).
Originaire du Cayor, plus précisément du village de Sougère, Adja Dial Mbaaye s’est imposée comme une voix incontournable de la musique traditionnelle sénégalaise. Son attachement à l’héritage religieux de Tivaouane a façonné non seulement son identité artistique, mais aussi son engagement.
Elle se plaisait à rappeler que sa chanson « Mame Fa Wade Wélé » illustrait sa volonté de conjuguer lyrisme, tradition et foi. Par ailleurs, elle avait évoqué dans un entretien que ce titre lui avait ouvert les portes de la reconnaissance dans ses débuts.
Adja Dial Mbaaye s’est imposée comme une invitée régulière sur les plateaux culturels de la RTS, où elle rayonnait parmi les artistes les plus en vue. Elle fréquentait notamment l’émission de variétés animée à l’époque par le regretté Maguette Wade, à travers laquelle elle gagna le cœur du grand public.
Elle aimait se remémorer notamment sa première apparition à la RTS, entre 1989 et 1990, à l’aube de sa carrière nationale, encouragée notamment par El Hadj Mansour Mbaye qui l’avait recommandée pour le programme.
La disparition d’Adja Dial Mbaaye est lourde de sens pour la scène culturelle sénégalaise, car elle emporte avec elle une voix subtile, fidèle à ses racines et à la spiritualité.
Au-delà du deuil, plusieurs questionnements s’imposent :
Quelles seront les modalités de ses obsèques et les hommages institutionnels et artistiques qui lui seront rendus ?
Quelle mémoire sera gardée de sa contribution à l’alliance entre musique, tradition et foi ?
Comment les nouvelles générations d’artistes pourront-elles s’inspirer de sa démarche pour concilier identité culturelle et modernité ?
Adja Dial Mbaaye n’était pas seulement une chanteuse ; elle était une passeuse de mémoire, une gardienne d’équilibre entre musique, spiritualité et héritage. Son départ laisse un vide qui suscite non pas seulement la tristesse, mais aussi l’invite à la méditation sur ce que peut et doit être une voix, dans un pays où tradition et modernité dialoguent.
Qu’elle repose en paix, et que sa voix continue d’inspirer.