THIEYSENEGAL.com – (Dakar) Pour mieux répondre aux attentes des jeunes, avec un « million d’emplois » promis par le président de la République Macky Sall, il choisit Néné Fatoumata Tall comme ministre de la jeunesse. Quelques minutes après la publication de la liste des membres du gouvernement du Sénégal, on apprend que la nouvelle nominée n’aurait pas le bac.
On réclame pourtant des diplômes pour des emplois considérés depuis longtemps comme facile d’accès : un poste de ministre. Car, c’est le Président de la République qui choisit ses ministres. Et c’est le cas du nouveau ministre de la jeunesse Néné Fatoumata Tall dont la nomination a créé une grande polémique.
C’est tout à fait le paradoxe à l’époque, le discours courant consiste à pousser les jeunes à obtenir leur Bac, car sans le Bac, nulle voie possible vers les grandes écoles ou l’université.
On ne s’étonnera pas qu’aujourd’hui la jeunesse se tourne vers des opportunités propres à notre époque : internet lui ouvre ses bras et c’est une occasion que bon nombre de jeunes entrepreneurs opportunistes et d’autodidactes accros aux nouvelles technologies sont en train de saisir.
» Elle a intérêt à exhibé ses diplômes … «
La question que l’on se pose est : est-ce-qu’un diplôme peut présumer de la compétence d’une personne ? Le professeur Ibou Sané, interpellé à ce sujet, apporte des précisions. » Le diplôme est très important. L’homme à une compétence statutaire et la première confirmation est la légitimation de son savoir à partir des diplômes. Pour être reconnu par le société scientifique, il faut nécessairement un diplôme. Car, il n’a pas de prix. En Europe, les gens mettent beaucoup d’argent pour avoir un diplôme « , martèle le Pr Ibou Sané.
Il poursuit, » au Sénégal, les gens sont très dangereux. Ils disent que quelqu’un n’a pas de diplôme sans faire d’enquête sur son cursus de manière très approfondie. Mao disait « pas d’enquête, pas droit à la parole ». Or, ces personnes qui disent même que Néné Fatoumata Tall n’aurait pas le bac devaient d’abord enquêter sur sa personne. Elle aussi, si elle veut se faire respecter et avoir un statut, une place importante, il faut nécessairement un diplôme. On peut pas diriger des gens qui ont des bacs plus alors qu’on pas le bac. Sur ce, elle a tout intérêt à exhiber ses diplômes pour faire taire les gens qui lui portent préjudice. »
Au-delà, des diplômes, il faut aussi de la compétence.
Être compétent signifie, entre autres, de savoir s’adapter à l’environnement et au changement. Alors quand on parle de compétence, on parle souvent de capacité d’action.
La compétence se rattache à la relation entre les connaissances et l’action, d’où la situation concrète. Il est très lié aux concepts de l’andragogie, où l’enseignement s’appuie sur l’expérience et les besoins de l’adulte en formation.
Selon certains spécialistes du travail, la compétence est au centre de trois composantes dans un contexte particulier : le savoir, le savoir-faire et le savoir-être.
Mariem SALL
