Pikine-Technopole : le procès d’“Assane Moumeu” et sa bande replonge dans la terreur des nuits de 2021

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THIEYSENEGAL.com : Le calme est revenu depuis, mais les souvenirs restent vifs. Quatre ans après une série d’agressions qui avaient semé la panique à Pikine-Technopole, le nom d’A. Camara alias “Assane Moumeu” résonne encore dans les esprits. Ce tailleur de profession, présenté par les enquêteurs comme le chef d’un gang particulièrement violent, a comparu ce jeudi devant la chambre criminelle de Pikine-Guédiawaye, aux côtés de ses complices présumés Ch. Ndiaye et Kh. Mbengue.

Le trio, déjà connu des services de police, est poursuivi pour association de malfaiteurs, vols en réunion avec usage d’armes, et détention illégale d’armes. Le parquet a requis la réclusion criminelle à perpétuité, estimant que les accusés représentent une « menace grave pour la société ».

Selon le dossier repris par L’Observateur, les faits remontent à 2021, une année marquée par une vague d’agressions nocturnes d’une rare brutalité. Armés de machettes, les assaillants dépouillaient passants et couples, terrorisant tout un quartier. Parmi les victimes figurent Fatou Nguirane, enceinte au moment des faits, et le couple Diallo, tous deux blessés lors d’attaques d’une extrême violence.

Les enquêtes policières ont permis d’interpeller Ch. Ndiaye en flagrant délit. La découverte d’un téléphone volé sur lui a conduit les enquêteurs jusqu’à Camara et Mbengue. Les témoignages recueillis au cours de l’enquête décrivent un groupe organisé, dirigé par “Assane Moumeu”, avec une répartition claire des rôles lors des expéditions nocturnes.

À la barre, cependant, les trois prévenus ont nié en bloc.

« Je ne suis pas Moumeu. On m’a arrêté par erreur », a déclaré Camara, contestant son identité même.

Ndiaye, pour sa part, a affirmé avoir été « arrêté par hasard » et « frappé pendant les interrogatoires ». Mbengue, lui aussi, a rejeté toute implication.

Des arguments jugés peu convaincants par le ministère public, qui a insisté sur la gravité des faits et le climat d’insécurité dans lequel ces agressions avaient plongé Pikine-Technopole.

« Ces individus sont extrêmement dangereux. Ils ont agi en bande organisée, avec préméditation et une cruauté manifeste », a plaidé le procureur, demandant la peine maximale.

La défense, de son côté, a dénoncé l’absence de preuves matérielles directes et a évoqué des violences policières ayant entaché les auditions.

Après plusieurs heures de débats nourris, la cour a mis l’affaire en délibéré au 2 décembre prochain, date à laquelle sera rendu le verdict.

Dans les rues de Pikine-Technopole, les habitants suivent le procès avec attention. Pour beaucoup, il s’agit d’une affaire symbolique : celle d’un quartier qui espère tourner la page d’un passé marqué par la peur et les agressions nocturnes.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com

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