Présidentielle en Côte d’Ivoire : un scrutin décisif entre promesses de stabilité et défiance politique
THIEYSENEGAL.com : La Côte d’Ivoire retient son souffle à la veille du premier tour de l’élection présidentielle prévu ce 25 octobre 2025. Plus de 8,7 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour choisir le futur chef de l’État, dans un contexte politique marqué par la méfiance et la lassitude d’une partie de l’électorat.
Parmi les cinq candidats en lice, le président sortant Alassane Ouattara, 83 ans, brigue un quatrième mandat de cinq ans. Il affronte notamment Jean-Louis Billon, homme d’affaires et ancien ministre du Commerce, et Simone Gbagbo, ex-première dame et figure historique du Front Populaire Ivoirien (FPI).
La Commission Électorale Indépendante (CEI) a confirmé le nombre d’électeurs inscrits, mais les précédents scrutins — avec un taux de participation à peine supérieur à 50 % — laissent planer le doute sur la mobilisation. Entre désenchantement politique et crainte de tensions, nombre d’Ivoiriens s’interrogent sur l’impact réel de leur vote.
Le climat politique reste tendu après l’exclusion de deux poids lourds de l’opposition, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, dont les dossiers ont été invalidés par la CEI. Une décision que leurs partisans jugent « arbitraire », dénonçant un scrutin verrouillé au profit du pouvoir en place.
Malgré ces tensions, les autorités promettent un scrutin transparent et sécurisé, tandis que les observateurs régionaux de la CEDEAO et de l’Union africaine sont déjà déployés sur le terrain pour surveiller le bon déroulement du vote.
Sur le plan économique, Alassane Ouattara défend son bilan, évoquant une « croissance record » de plus de 6 % en moyenne sur la dernière décennie. Mais pour beaucoup d’Ivoiriens, ces chiffres ne se traduisent pas dans le quotidien : près de 37,5 % des 30 millions d’habitants vivent encore sous le seuil de pauvreté, et le chômage des jeunes reste préoccupant.
Ses challengers, eux, promettent plus de justice sociale et une répartition équitable des richesses, accusant le régime sortant d’avoir privilégié les grands projets au détriment des besoins de base.
Cette présidentielle apparaît donc comme un test de maturité démocratique pour un pays encore marqué par les crises post-électorales de 2010 et 2020. Les observateurs appellent à la retenue et à la transparence, alors que le pouvoir comme l’opposition affirment vouloir éviter tout débordement.
Entre espoir de stabilité et fatigue politique, la Côte d’Ivoire joue une nouvelle fois une partie décisive pour son avenir. Le défi, au-delà du résultat, sera de réconcilier les Ivoiriens avec les urnes et de redonner confiance en un processus démocratique durable.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com