THIEYSENEGAL.com : L’animatrice de la chaîne télévision Sen TV, Asma Khadija, se retrouve au cœur d’une tempête judiciaire après une publication sur les réseaux sociaux évoquant une possible visite du Premier ministre Ousmane Sonko dans l’institut de beauté Sweet Beauty, le jour de la Tabaski. Deux gendarmes se sont rendus, le lundi 24 novembre, à son lieu de travail pour lui remettre une convocation datée du mercredi 26 novembre, en vue de l’entendre sur la véracité de ses allégations.
Prouver mes propos ou rouvrir le dossier
Dans son message, Asma Khadija affirme que cette information — selon laquelle « Ousmane Sonko se serait rendu à Sweet Beauty le jour de la Tabaski » — n’est pas le fruit de supputations personnelles, mais s’appuie sur les déclarations publiques de la gérante de l’établissement, Ndèye Khady Ndiaye.
Elle estime néanmoins qu’au lieu de lui demander les preuves de ses publications, la justice aurait davantage à gagner d’une réouverture du dossier central — l’affaire Adji Sarr – Sonko — qui, selon elle, regorge de matériels plus substantiels que ses posts Facebook.
Une dénonciation de « justice à géométrie variable »
Asma Khadija ne se contente pas de refuser de céder au silence : elle dresse l’inventaire des attaques qu’elle aurait subies depuis 2024 — insultes, cyberharcèlement, menaces de mort, cambriolage, déplacements répétés — suite à ses prises de position publiques. Elle dénonce un abandon de la part des autorités face aux « meutes numériques » qui l’ont ciblée. Selon elle, convoquer une journaliste pour un post social dans un pays en crise économique et sociale est « loin d’être une priorité nationale ».
Elle exige également que ceux qui diffusent des images truquées ou des calomnies à son égard soient eux aussi interrogés — de la même manière qu’elle.
Silence du parquet et incertitudes procédurales
Jusqu’à présent, aucune communication officielle du parquet ou de la gendarmerie n’a été rendue publique pour expliquer les motifs exacts de la convocation. On ignore si une plainte formelle a été déposée ou s’il s’agit d’une initiative du ministère public après un signalement.
L’audition prévue le 26 novembre pourrait éclaircir la nature exacte des attentes des enquêteurs — simple injonction de vérification de faits, ou poursuite pour diffamation ou offense.
Entre liberté d’expression et responsabilité
Ce cas illustre la tension, de plus en plus palpable au Sénégal, entre le devoir d’information, la liberté d’expression des journalistes et les exigences de la justice quand il s’agit de personnalités politiques. Pour Asma Khadija, la convocation soulève une question morale et civique : « La justice doit être égale pour tous, sans exception, sans privilège, sans peur.
