đź”´ Direct – CICAD – Refondation rĂ©publicaine : Diomaye Faye ouvre le Dialogue national pour redessiner le contrat politique sĂ©nĂ©galais

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THIEYSENEGAL.com : Le Sénégal engage, ce matin, une séquence politique majeure. Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a officiellement lancé les travaux du Dialogue national sur le système politique, marquant ainsi le début d’une vaste concertation prévue jusqu’au 4 juin. Cette initiative réunit l’ensemble des forces vives du pays autour d’un objectif commun : poser les bases d’une refonte institutionnelle durable, à la hauteur des aspirations démocratiques contemporaines.

Sous les ors de la République, le chef de l’État a appelé à « une co-construction lucide et inclusive des règles du jeu politique », évoquant un tournant décisif dans l’histoire démocratique du pays. Après trois alternances pacifiques en 2000, 2012 et 2024, le Sénégal entame ainsi une nouvelle étape dans la maturation de son système républicain.

Trois piliers pour un consensus de transformation

Organisés autour de trois axes structurants, les travaux du Dialogue visent à formuler des propositions concrètes qui pourraient, à terme, mener à des réformes constitutionnelles, électorales et institutionnelles d’envergure :

🟢 Axe 1 : Démocratie, libertés et droits humains

Ce premier chantier vise notamment :

  • La rationalisation des partis politiques, afin de lutter contre l’atomisation de l’offre politique ;

  • La rĂ©vision du calendrier rĂ©publicain, en vue d’une meilleure cohĂ©rence des Ă©chĂ©ances Ă©lectorales ;

  • La dĂ©finition du statut juridique de l’opposition et de son chef ;

  • Le financement encadrĂ© des partis ;

  • Et la protection renforcĂ©e des libertĂ©s fondamentales, en lien avec des rĂ©visions attendues de certaines lois restrictives.

🟡 Axe 2 : Processus électoral

Ce second pilier du dialogue aborde :

  • La modernisation du système de parrainage ;

  • L’introduction du bulletin unique et du vote Ă©lectronique ;

  • L’audit indĂ©pendant du fichier Ă©lectoral ;

  • L’inscription automatique des Ă©lecteurs ;

  • Et l’élargissement du droit de vote Ă  de nouveaux publics : personnes dĂ©tenues, handicapĂ©es, ou Ă©loignĂ©es du processus.

🔵 Axe 3 : Réformes institutionnelles

Le troisième chantier ouvre le débat sur :

  • La transformation du Conseil constitutionnel en Cour constitutionnelle, avec un rĂ´le Ă©largi et renforcĂ© ;

  • La crĂ©ation d’un organe Ă©lectoral vĂ©ritablement indĂ©pendant ;

  • Une relecture du rĂ´le des juridictions dans les contentieux Ă©lectoraux ;

  • Et une Ă©valuation des missions du rĂ©gulateur des mĂ©dias dans un environnement marquĂ© par la montĂ©e des plateformes numĂ©riques.

Un dialogue sous haute attente citoyenne

Cette initiative, qui s’inscrit dans les engagements pris par le président Faye lors de sa campagne, est perçue comme un test de cohérence et de méthode. Elle intervient dans un contexte de forte demande sociale pour un renouvellement du contrat politique, et une judiciarisation moins politisée de la vie publique.

Dans les rangs de la société civile, plusieurs organisations saluent l’inclusivité affichée, tout en restant vigilantes sur la sincérité des conclusions. Certaines d’entre elles demandent que le processus soit assorti de garanties de suivi et de mise en œuvre, via un mécanisme indépendant.

Un enjeu d’avenir pour la République

À travers ce Dialogue, l’administration Faye entend imprimer une nouvelle dynamique de gouvernance, marquée par la transparence, la concertation et l’institutionnalisation des réformes. L’issue des discussions pourrait déterminer l’architecture politique des prochaines décennies.

Le Sénégal, laboratoire démocratique reconnu en Afrique de l’Ouest, joue ici une nouvelle partition : celle d’une République qui s’écoute pour mieux se réinventer.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com 

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