Rencontre à haute valeur stratégique : Woodside rassure Bassirou Diomaye Faye sur Sangomar, mais le contentieux fiscal reste en suspens

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THIEYSENEGAL.com : La Présidente Directrice Générale de Woodside Energy, Meg O’Neil, a été reçue ce lundi par le président Bassirou Diomaye Faye au Palais de la République. Cette rencontre intervient dans un contexte particulier, marqué par le lancement récent de la production pétrolière sur le champ offshore Sangomar — mais aussi par un contentieux fiscal toujours en cours entre l’État du Sénégal et la compagnie australienne.

Au sortir de l’audience, Meg O’Neil a salué la performance des opérations menées sur le champ pétrolier de Sangomar, dont Woodside détient 82% des parts, contre 18% pour la société nationale sénégalaise PETROSEN.

« J’ai présenté au Président un point détaillé sur l’exploitation de Sangomar. Les résultats jusqu’ici sont très satisfaisants. Je suis fière du travail accompli par notre équipe au Sénégal », a déclaré la PDG au micro de la RTS. Elle a également évoqué les « phases futures du projet » et assuré que le chef de l’État s’est engagé à « accompagner la résolution des défis à venir ».

Un projet structurant, des tensions en toile de fond

Le champ de Sangomar, situé à environ 100 km au large des côtes sénégalaises, est le premier site de production de pétrole en eaux profondes du pays. Mis en exploitation depuis juin 2024, il devrait produire jusqu’à 100 000 barils de pétrole brut par jour à pleine capacité, marquant une étape cruciale dans la diversification des revenus de l’État sénégalais.

Mais derrière l’optimisme affiché, un différend majeur continue de miner les relations entre l’entreprise et le gouvernement sénégalais. Le fisc réclame plus de 41 milliards de FCFA à Woodside au titre d’un redressement fiscal lié à la phase de développement du projet Sangomar.

Un litige toujours pendant

Interrogée sur ce contentieux, Meg O’Neil est restée silencieuse. Rien n’indique que le sujet ait été officiellement abordé lors de la rencontre avec le président Diomaye Faye. Et pourtant, il pèse lourdement sur la relation entre l’État et la compagnie australienne.

Dans son rapport financier du deuxième trimestre 2025, Woodside affirme que « la majorité des réclamations fiscales concernent l’application d’une exonération prévue par le contrat de partage de production pendant la phase de développement ». Elle considère donc que le redressement est infondé juridiquement.

Pour contester cette décision, Woodside a saisi le Tribunal de Grande Instance de Dakar et a parallèlement déposé une demande d’arbitrage international auprès du CIRDI (Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements), relevant du groupe de la Banque mondiale.

Le pouvoir entre fermeté et diplomatie

L’actuel régime, arrivé au pouvoir en mars 2024, a promis une réévaluation des contrats extractifs jugés déséquilibrés. Le président Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko ont à plusieurs reprises souligné la nécessité d’une gestion souveraine et transparente des ressources naturelles du pays, sans pour autant remettre en cause la stabilité des engagements signés.

En recevant la PDG de Woodside, le chef de l’État montre qu’il privilégie le dialogue, sans pour autant renoncer à la défense des intérêts fiscaux de l’État. Une position d’équilibre difficile à tenir, à l’heure où le Sénégal entre de plain-pied dans l’ère pétrolière.

Vers une désescalade ou un bras de fer prolongé ?
Le maintien du différend devant les juridictions nationales et internationales laisse penser que le contentieux est loin d’être clos. Mais le climat apaisé de la rencontre au Palais laisse entrevoir une volonté commune d’éviter l’escalade.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com 

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