Retour discret du Président Bassirou Diomaye Faye : l’absence de Ousmane Sonko relance les interrogations sur l’exécutif
THIEYSENEGAL.com : Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, est rentré vendredi 11 juillet d’une visite officielle aux États-Unis, dans un climat politique marqué par une atmosphère de retenue. À sa descente d’avion, à l’aéroport militaire de Yoff, l’accueil s’est voulu sobre, presque minimaliste. C’est le gouverneur du Palais, représentant de la présidence, qui était présent pour recevoir le chef de l’État. Une scène inhabituelle, soulignée par plusieurs observateurs.
Ce qui retient surtout l’attention, c’est l’absence remarquée du Premier ministre, Ousmane Sonko, habituellement présent lors des arrivées et départs officiels du président. Selon les quotidiens Les Échos et Wal Fadjri, le leader du parti Pastef, pourtant figure centrale du tandem exécutif, n’a pas pris part à l’accueil.
Un timing qui interroge
Cette absence survient au lendemain d’une sortie musclée du Premier ministre lors d’un point de presse. Dans son intervention, Ousmane Sonko n’a pas hésité à critiquer le manque d’autorité à la tête de l’État, pointant des lenteurs dans la mise en œuvre des réformes. Une déclaration qui a fait l’effet d’une déflagration, certains y voyant une prise de distance assumée vis-à-vis du président Faye.
Ce retour discret de Diomaye Faye, couplé à l’éloignement visible de Sonko, alimente les spéculations sur d’éventuelles tensions au sommet de l’exécutif. Le duo, qui a conquis le pouvoir dans un esprit de complémentarité entre légitimité électorale et radicalité politique, semble traverser une zone de turbulences.
Sobriété ou dissension ?
L’option d’un protocole réduit pourrait également être interprétée comme une volonté délibérée d’instaurer un nouveau style de gouvernance, rompant avec les fastes protocolaires du passé. Cette sobriété, prônée dès les premiers jours de leur arrivée au pouvoir, avait jusque-là été appliquée de manière conjointe. Mais cette fois, l’absence de coordination entre les deux têtes de l’exécutif intrigue.
Ni la Présidence ni la Primature n’ont pour l’instant communiqué officiellement sur cette absence, laissant libre cours aux interprétations dans les cercles politiques et médiatiques.
Vers une clarification ?
La question qui demeure est la suivante : assiste-t-on à une simple divergence stratégique ou à une réelle fracture au sein du pouvoir ? Le silence officiel pourrait être stratégique, dans l’attente d’un éventuel réajustement ou d’un discours d’apaisement.
En attendant, cette séquence nourrit un débat de fond sur la cohésion de l’équipe dirigeante. Elle souligne aussi les attentes d’un peuple qui a placé beaucoup d’espoir dans cette gouvernance à deux voix — et qui espère voir perdurer la stabilité au sommet de l’État.
LA Rédaction de THIEYSENEGAL.com