THIEYSENEGAL.com : La Division Nationale de Lutte contre le Trafic de Migrants et Pratiques Assimilées (DNLT), à travers son antenne régionale de Rosso, a mis la main sur deux individus soupçonnés d’appartenir à un réseau de faussaires opérant entre Kaolack, Mbacké et Toubacouta. Les mis en cause ont été présentés, le 31 octobre 2025, au Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Saint-Louis, pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux dans un document administratif, faux en écriture privée et obtention indue de documents administratifs sénégalais.
Tout a commencé le 27 octobre 2025, lorsque les agents du Commissariat spécial de Rosso, postés au poste frontalier de Diama, ont interpellé un ressortissant étranger faisant l’objet d’un avis de recherche depuis 2022.
L’homme, déjà convoqué par la DNLT pour justifier la validité de son certificat de nationalité sénégalaise, n’avait jamais répondu aux convocations.
Interpellé et informé de ses droits, il a reconnu avoir utilisé une fausse identité, admettant s’être procuré un acte d’état civil falsifié contre la somme de 150 000 FCFA auprès d’un intermédiaire à Kaolack.
Les investigations ont conduit les agents de la DNLT à Kaolack, où ils ont interpellé le fournisseur présumé du document : un affairiste connu pour faciliter l’obtention de faux papiers administratifs, tels que cartes d’identité, extraits de naissance, certificats de mariage ou d’héritage.
Lors de son interrogatoire, le suspect a reconnu avoir servi d’intermédiaire entre le ressortissant étranger et un agent de mairie à Mbacké, moyennant la même somme de 150 000 FCFA. Il aurait également perçu 5 000 FCFA de commission par acte frauduleux.
L’analyse de son téléphone a mis en évidence des communications suspectes avec plusieurs agents d’état civil dans différentes communes, notamment à Kaolack, Toubacouta et Podor, laissant entrevoir un réseau bien structuré et ramifié.
La fouille du cartable retrouvé sur le suspect a confirmé l’ampleur de ses activités. Les enquêteurs y ont découvert un véritable arsenal de faux documents officiels, déjà cachetés et signés, dont :
70 autorisations parentales vierges,
plus de 100 extraits de naissance issus de divers centres d’état civil,
certificats de célibat, de divorce, de vie individuelle et de résidence,
jugements d’autorisation d’inscription de naissance,
certificats de nationalité sénégalaise,
diplômes et attestations scolaires falsifiés, dont des BFEM vierges et signés,
ainsi que des documents médicaux portant le cachet de l’Hôpital Ibrahima Niasse de Kaolack.
Les enquêteurs ont également mis la main sur deux avis de recherche à l’en-tête d’une brigade de gendarmerie, preuve d’une tentative de contrefaçon d’écrits sécurisés.
Face aux enquêteurs, le principal suspect a tenté de minimiser les faits, soutenant avoir obtenu ces documents “aux abords du Centre d’état civil de Kaolack”.
Mais selon les éléments de l’enquête, il s’agirait plutôt d’un commerce illicite structuré, impliquant des fournisseurs de documents vierges et des agents complices dans certaines administrations locales.
Les investigations se poursuivent pour identifier tous les maillons du réseau et déterminer l’ampleur des fraudes administratives commises, notamment au profit d’étrangers cherchant à se procurer la nationalité sénégalaise.
La DNLT, qui dépend de la Direction de la Police aux Frontières, rappelle son engagement à protéger l’intégrité des documents administratifs sénégalais et à lutter contre le trafic de migrants et les pratiques assimilées.
Les autorités appellent la population à signaler tout comportement suspect ou toute tentative de fraude documentaire via le numéro vert 800 00 17 00, disponible gratuitement 24h/24.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com