THIEYSENEGAL.com : Toléré dans certains pays qui ont trouvé à son usage des vertus thérapeutiques, le cannabis est considéré comme une drogue au Sénégal : son usage est sévèrement puni par la loi, sa vente prohibée.
Le « Yamba » comme on l’appelle communément dans notre pays, est pour certains une des causes du surpeuplement carcéral et doit être dépénalisé pour désengorger les prisons, surtout que les moyens financiers importants consacrés à sa lutte n’ont pas jugulé le mal. Hier, dimanche, le Directeur exécutif de Amnesty sénégal, a remis au goût du jour ce débat, déjà suscité en septembre 2016 par Mansour Niang, directeur de l’administration pénitentiaire de 1994-1996. Si le général à la retraite trouvait inutile l’emprisonnement des fumeurs de chanvre indien, Seydi Gassama, lui, se demande : « Pourquoi pas le légaliser ». Son argumentaire est simple : « C’est un constat général que dans tous les pays du monde, la lutte contre le trafic de drogue n’a connu les résultats escomptés. Beaucoup d’efforts, beaucoup de moyens sont déployés et pour très peu de résultats », précise-t-il d’emblée.
A en croire Seydi Gassama, c’est la tendance mondiale. Beaucoup d’Etats discutent pour dépénaliser l’usage des drogues qui ne sont pas dures, qui ont d’autres médicinaux. En légalisant le cannabis, le Directeur exécutif d’Amnesty Sénégal propose un contrôle de la vente pour permettre de juguler la consommation et de barrer la route aux grands dealers basés dans les quartiers. « Si on dépénalise la consommation, souligne Seydi Gassama, il ne faudrait pas qu’on laisse les dealers assurer la vente. Parce que si on le fait, on ouvre la boite aux pandores. On crée une expansion de la consommation. Il faut retirer les dealers de la vente de ce produit. Et ceux qui le consomment qui ne sont pas nombreux dans la population vont pouvoir les acheter auprès de vendeurs agréés ».
