Sénégal – Déplacement réussi d’un Boeing 737 immobilisé : L’ingénierie locale signe une première historique à Diass
THIEYSENEGAL.com : Une première opération d’enlèvement d’aéronef réalisée exclusivement par des compétences locales a marqué un tournant dans l’histoire de l’aviation civile sénégalaise. L’appareil concerné, un Boeing 737-300 de la compagnie privée Transair, accidentellement sorti de piste sur la plateforme aéroportuaire Blaise Diagne, a été déplacé avec succès par l’entreprise sénégalaise Delta Marine Industries (DMI), spécialisée à l’origine dans la mécanique navale.
L’intervention, qui s’est achevée ce samedi 26 avril après une semaine d’efforts coordonnés, constitue un fait inédit au Sénégal, où de telles opérations faisaient jusqu’ici appel à l’assistance étrangère ou à des moyens limités.
Une prouesse locale saluée au sommet
Sous la coordination de l’ANACIM (Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie), l’opération a mobilisé plusieurs entités : la LAS (gestionnaire de l’aéroport), l’ASECNA, la compagnie Transair, la gendarmerie de l’aéroport et la société DMI. À l’issue de la mission, un débriefing stratégique a été tenu au Centre des opérations d’urgence (CDOU), sous la présidence du directeur général de l’ANACIM, Dr Diaga Basse.
« C’est une réussite technique et organisationnelle qui démontre que le Sénégal peut compter sur ses propres ressources humaines et industrielles dans les domaines critiques de l’aérien », a déclaré Dr Basse, soulignant l’exemplarité de la communication inter-agences et l’accompagnement logistique de LAS, qui a mobilisé une vingtaine d’agents et du matériel lourd.
Un cas d’école pour la sous-région
Le déplacement d’un aéronef accidenté reste une opération à haute complexité, notamment en raison des impératifs liés à la préservation des preuves pour les enquêtes techniques ou judiciaires. En Afrique, ce type d’intervention est souvent ralenti par le manque d’expertise spécialisée et d’équipements adaptés. L’intervention de DMI — une entreprise historiquement tournée vers la mécanique navale et la chaudronnerie — illustre une capacité de reconversion stratégique et une montée en compétence dans le domaine aérien.
Un rapport détaillé de l’opération est attendu dans les prochaines semaines. Il servira à documenter et institutionnaliser cette expérience pionnière pour renforcer les capacités nationales et régionales face à de futures situations similaires.
Un précédent qui ouvre la voie
L’opération, au-delà de sa réussite technique, renforce la vision de souveraineté technologique portée par les autorités sénégalaises. Elle laisse entrevoir la possibilité d’un développement de filières spécialisées dans la gestion de crise aérienne et l’assistance aux aéronefs accidentés, jusqu’ici domaine réservé à quelques grands centres internationaux.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com