Sénégal : Disparition de Mamadou Badio Camara : le Conseil constitutionnel perd son président et une mémoire de la magistrature

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SENTV : C’est une page importante de l’histoire judiciaire sénégalaise qui se tourne. Mamadou Badio Camara, Président du Conseil constitutionnel du Sénégal, est décédé ce jeudi 10 avril 2025 à Dakar, selon des sources proches de sa famille et confirmé par Me El Hadji Ayé Boun Malick Diop, Secrétaire général du Syndicat des Travailleurs de la Justice (Sytjust)

« Nous avons le regret de vous annoncer le rappel à Dieu de Monsieur Mamadou Badio Camara, Président du Conseil constitutionnel. Le décès est survenu ce jeudi à Dakar. Que le Bon Dieu lui accorde Son pardon et l’accueille dans Son Paradis Firdaws », a déclaré Me Diop.

Nommé Président du Conseil constitutionnel par décret présidentiel le 5 septembre 2022, Mamadou Badio Camara était membre de cette haute juridiction depuis 2021. Il succédait à Papa Oumar Sakho, dont le mandat avait pris fin. Son accession à la présidence de l’institution était l’aboutissement d’un parcours d’exception au sein de la magistrature sénégalaise.

Issu de la promotion 1977 de l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM), Mamadou Badio Camara cumulait plus de 48 années d’expérience dans les rouages de la justice. Il avait notamment occupé le poste de Premier président de la Cour suprême, fonction dans laquelle il s’était imposé comme une autorité morale et professionnelle reconnue.

Homme de principes, profondément attaché à la préservation de l’État de droit et à la stabilité institutionnelle, il a marqué de son empreinte la conduite des affaires constitutionnelles, y compris dans les moments les plus sensibles de la vie politique nationale. Son mandat à la tête du Conseil constitutionnel, bien que relativement récent, fut jalonné d’enjeux majeurs, notamment dans le cadre de l’élection présidentielle de 2024.

Sa disparition laisse un vide immense dans l’appareil judiciaire. Magistrat respecté, mentor discret, et figure de référence pour plusieurs générations de juristes, Mamadou Badio Camara incarnait une certaine idée de la justice : indépendante, rigoureuse et digne.

Les modalités liées à ses obsèques, notamment la date et le lieu de la levée du corps, n’ont pas encore été communiquées. En attendant, les hommages se multiplient, tant dans les milieux judiciaires que politiques, pour saluer la mémoire d’un homme dont le parcours force le respect.

Le Sénégal perd un pilier de son architecture institutionnelle. Le droit, lui, perd l’un de ses plus fervents défenseurs.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com 

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