THIEYSENEGAL.com : Dans un déjeuner de travail organisé à la Maison-Blanche, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et l’ancien président américain Donald Trump ont lancé les jalons d’un partenariat renforcé, axé sur le commerce, l’investissement mutuel et le respect des intérêts réciproques. Cette rencontre, première du genre depuis la réélection de Trump en janvier, a résonné bien au-delà des traditionnels discours diplomatiques : elle marque une nouvelle ère pour les relations Washington-Dakar.
Une diplomatie « transactionnelle et respectueuse »
Trump, fidèle à sa ligne dite “America First”, n’a pas de détours : il veut maximiser les retombées économiques pour les États-Unis tout en offrant une nouvelle plateforme aux pays africains. Il a qualifié le Sénégal et ses partenaires d’« endroits dynamiques avec des terres de grande valeur, des super‑minerais et des gens merveilleux ». Sa stratégie ? Consolider la présence américaine en Afrique pour concurrencer la Chine et la Russie .
Le Sénégal, fier de ses atouts
Du côté de Bassirou Diomaye Faye, l’objectif est clair : séduire les investisseurs par la stabilité politique et un environnement réglementaire amélioré. Il a mis en avant les récentes découvertes de pétrole et de gaz (~950 milliards de m³ de gaz) et le potentiel des ressources minières, notamment le phosphate, le zircon et le titane .
Autre argument, original : il a proposé à Trump un projet audacieux – la création d’un terrain de golf au Sénégal, jouable en six heures de vol de New York ou Miami, un clin d’œil à la passion golfique de l’ancien président américain.
Un agenda structuré
Selon les autorités diplomatiques, cette rencontre s’inscrit dans une stratégie globale américaine ciblée sur l’Afrique de l’Ouest et centrale, visant les investissements privés, la sécurité maritime (golfe de Guinée), et le commerce de minerais critiques. En parallèle, une attention particulière a été portée à la migration, notamment autour de la menace américaine d’un éventuel “travel ban” lié aux flux vers les États-Unis.
Perspectives de coopération
Au terme de ce déjeuner, un partenariat ambitieux se dessine :
-
Pétrole & gaz : renforcement des accords existants, notamment avec des compagnies comme Woodside Energy (Sangomar).
-
Technologie & infrastructures : lancement d’un hub technologique sur près de 40 hectares à Dakar, ouvert aux investisseurs américains .
-
Tourisme & loisirs : développement d’un projet touristique autour du golf.
-
Sécurité & stabilité : collaboration renforcée dans la lutte contre la piraterie et le crime organisé dans le golfe de Guinée.
Vers un partenariat gagnant‑gagnant?
Cette rencontre illustre la volonté sénégalaise d’adopter une diplomatie pragmatique, loin des relations unilatérales et paternalistes. Face à un Trump transparent sur ses objectifs, Faye assume l’idée d’un « Senegal First » réciproque, comme le relève un éditorial du Soleil, parlant d’une diplomatie pragmatiquement panafricaniste .
À Washington, ce sommet sert aussi de test à la nouvelle doctrine diplomatique américaine : s’agit-il d’une ambition durable ou d’un coup d’accélérateur médiatique ? Les observateurs attendent désormais des annonces concrètes : contrats d’exportation, engagements d’investissement et peut-être – sous réserve – des concessions sur les droits de douane ou la question migratoire sénégalo‑américaine.
En résumé, ce déjeuner symbolise plus qu’un échange entre deux dirigeants : c’est le lancement d’une stratégie de coopération renouvelée, fondée sur la réciprocité, le commerce et l’investissement, avec en ligne de mire un Sénégal stable, tourné vers le développement, et des États-Unis désireux de redéfinir leur posture en Afrique.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com