Sénégal : Le secteur des services en net recul en avril, une alerte conjoncturelle pour l’économie

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THIEYSENEGAL.com : Le secteur tertiaire sénégalais a enregistré une contraction préoccupante en avril 2025, avec un recul de 15,6 % du chiffre d’affaires des services, selon les données publiées par la Direction de la Prévision et des Études Économiques (DPEE). Une baisse significative qui interpelle les analystes sur la santé conjoncturelle de l’économie, en particulier dans un contexte de mutation structurelle et de relance post-Covid.

Des secteurs stratégiques en souffrance

Cette chute est d’autant plus marquante qu’elle s’accompagne d’un repli de 7,9 % du chiffre d’affaires dans le commerce, sur la même période. Plusieurs filières clés sont concernées : transport, services financiers, commerce de gros, activités scientifiques et techniques, autant de moteurs cruciaux pour l’emploi urbain, les investissements et la transformation économique.

Le secteur des services, qui représente aujourd’hui plus de 55 % de la valeur ajoutée nationale, constitue l’un des piliers de la croissance sénégalaise. Sa volatilité mensuelle peut donc avoir des effets d’entraînement sur l’ensemble de l’économie, notamment en matière de revenus, d’emplois qualifiés et de dynamisme des PME.

Fragilité conjoncturelle ou signe précurseur ?

Si la DPEE n’évoque pas de crise structurelle, cette chute brutale traduit néanmoins une tension dans les chaînes d’activité, en particulier dans les segments à haute valeur ajoutée. Le repli des services financiers et scientifiques est jugé particulièrement préoccupant, dans un pays qui ambitionne de devenir un hub régional en innovation, fintech et ingénierie.

La baisse du transport et du commerce de gros, quant à elle, pourrait refléter un ralentissement de la logistique nationale, des importations ou encore de la consommation des ménages, tous indicateurs sensibles à la conjoncture régionale et internationale.

Quel cap pour préserver la résilience du secteur tertiaire ?

Face à cette évolution, les économistes appellent à une lecture prudente mais stratégique. Si la baisse d’avril peut n’être qu’un accident conjoncturel, elle souligne la nécessité d’un pilotage économique affiné, avec un appui ciblé aux secteurs les plus vulnérables.

Dans un contexte de diversification économique, de montée en puissance de l’industrie extractive et de repositionnement sur les marchés ouest-africains, la résilience du secteur des services sera l’un des indicateurs majeurs de la solidité du modèle sénégalais.

Les prochains mois seront décisifs pour évaluer s’il s’agit d’un signal d’alerte passager ou du début d’une inflexion plus durable de la dynamique tertiaire.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com

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