Sénégal : Ousmane Sonko trace la voie d’une souveraineté économique assumée

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THIEYSENEGAL.com : Lors du Forum d’investissement 2025 à Dakar, le Premier ministre a annoncé la suspension des programmes avec les bailleurs internationaux et la mise en œuvre prochaine d’un plan de relance axé sur le financement endogène.

Dans un discours sans ambiguïté prononcé ce mardi à l’ouverture du Forum d’investissement 2025, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a acté un tournant stratégique majeur pour l’économie du pays. En rompant avec la logique de dépendance aux financements internationaux, il pose les jalons d’un projet de relance centré sur la souveraineté économique et l’autonomie nationale.

« Nous avons choisi de partir sur une nouvelle base », a lancé le chef du gouvernement devant un parterre d’acteurs économiques, d’investisseurs nationaux et de membres de la société civile réunis au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD). Avant de préciser : « Le programme avec les bailleurs, notamment les institutions internationales, a été suspendu jusqu’à nouvel ordre ».

Fin d’un cycle de dépendance

Le Premier ministre a rappelé qu’aucun décaissement extérieur n’a été effectué au profit du Sénégal depuis un an. Pourtant, souligne-t-il, l’administration publique fonctionne, les salaires sont payés, et les grands équilibres macroéconomiques demeurent stables. Un pari risqué, mais assumé. « Le Sénégal est encore debout, c’est un message très fort », a-t-il martelé, illustrant la résilience du pays malgré les vents contraires.

Un plan de relance en gestation

Sans en dévoiler les détails, Ousmane Sonko a annoncé la présentation prochaine d’un Plan national de relance économique, fondé sur le financement endogène, la valorisation du potentiel local et l’implication active des citoyens. « Le développement doit être endogène : dans son financement, dans ses déclinaisons, mais également dans la participation citoyenne », a-t-il insisté.

Cette nouvelle stratégie intervient dans un contexte où le Sénégal, à l’instar de plusieurs pays africains, cherche à sortir du modèle de croissance extravertie, souvent conditionné par les institutions financières internationales telles que le FMI ou la Banque mondiale.

Un appel à la confiance nationale

Conscient des incertitudes liées à cette orientation, le Premier ministre a appelé à une mobilisation collective autour du projet national : « Nous avons les capacités et les moyens de compter d’abord sur nous-mêmes… ». Il a également évoqué les pressions potentielles sur les pays africains qui choisissent la voie de la souveraineté, notant : « Nous savons comment ça se passe généralement… ».

Un modèle à suivre ?

En guise de conclusion, Ousmane Sonko a positionné le Sénégal comme un « laboratoire » du développement souverain, qui pourrait inspirer d’autres États africains en quête d’émancipation économique. « Ce que nous vivons est un exercice inédit. Il doit parler à tout le continent africain. »

Le choix de rompre — temporairement ou durablement — avec les partenaires financiers traditionnels marque un tournant décisif pour le Sénégal. Il soulève des interrogations légitimes sur la capacité de l’État à financer ses ambitions de manière autonome, dans un contexte où la pression sur les finances publiques reste forte. Mais il témoigne aussi d’une volonté politique claire : redonner au pays la maîtrise de son destin économique.

Encadré – Les chiffres clés de l’économie sénégalaise :

  • Croissance en 2024 : +4,1 % (source : ANSD)

  • Dette publique : environ 72 % du PIB (2024)

  • Principaux partenaires financiers : FMI, Banque mondiale, BAD

  • Taux de chômage : 20,1 % (estimations 2024)

La rédaction de THIEYSENEGAL.com 

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