Sexualité infantile et risque VIH : à Ziguinchor, un signal d’alarme sur le terrain «À 10 ans, ils sont déjà sexuellement actifs»

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THIEYSENEGAL.com : À peine âgés de 10 ans, certains enfants de Ziguinchor sont déjà sexuellement actifs. L’information, révélée par Yandé Gaye, responsable du Centre conseils pour adolescents (CCA) de la ville, interpelle par sa gravité. S’exprimant lors du lancement du projet EPRISE 4, elle a souligné la vulnérabilité croissante de ces jeunes, souvent exposés à des rapports non protégés, en dehors de tout cadre d’éducation sexuelle structuré.

« Nous recevons des jeunes de 10 ans déjà sexuellement actifs, souvent sans protection. C’est grave. Ils ont besoin d’un accompagnement soutenu et adapté à leur réalité », a-t-elle déclaré.

Une jeunesse exposée, un système à renforcer

Ces situations précoces, qui révèlent un déficit en éducation à la sexualité, exposent les enfants non seulement à des grossesses non désirées mais surtout à des infections sexuellement transmissibles, notamment le VIH. Dans une région où les déterminants sociaux (précarité, absence de suivi parental, etc.) compliquent encore la prévention, l’urgence d’une action coordonnée se fait sentir.

EPRISE 4 : cap sur la protection de l’enfance face au VIH

Lancé à Ziguinchor, le projet EPRISE 4 s’inscrit dans une stratégie nationale visant à lutter contre le VIH pédiatrique. Porté par Enda Santé et appuyé par des partenaires tels que l’UNICEF, ce programme combine soutien psychosocial, dépistage en milieu familial et approche communautaire élargie.

« Notre objectif est de toucher 2 300 enfants à travers le pays », a précisé Mame Birame Niang, coordonnateur du projet.

Ziguinchor est ainsi désignée comme zone pilote dans ce nouveau modèle d’intervention, qui mise sur l’implication active des familles, des relais communautaires et des structures sanitaires pour inverser la tendance.

Un enjeu de société, un défi multidimensionnel

L’alerte lancée par les professionnels sur place souligne la nécessité de réinvestir l’éducation sexuelle dès le plus jeune âge, dans les écoles comme au sein des familles, tout en garantissant un accompagnement psychosocial digne et adapté.

Ce combat, loin d’être purement médical, concerne l’ensemble de la société sénégalaise, confrontée à une mutation silencieuse mais lourde de conséquences : celle de l’entrée précoce dans la sexualité, sans repères, ni protection.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com 

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