Seydi Gassama sur le fils de Macky Sall : « La justice doit interroger sans privilège, ni préjugé »

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THIEYSENEGAL.com : Invité ce dimanche de l’émission Jury du Dimanche sur iRadio, le directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, Seydi Gassama, a livré une analyse sans concession sur la question de la reddition des comptes post-alternance, évoquant nommément le cas du fils de l’ancien président Macky Sall.

Dans un contexte de renforcement des mécanismes de transparence et d’exigence de responsabilité, Gassama a estimé que la proximité d’un individu avec les cercles du pouvoir, même en l’absence de fonctions officielles, justifie une audition en bonne et due forme par la justice. « Lorsque vous mêlez votre famille à la gestion du pouvoir, vous devez vous attendre à ce qu’elle soit appelée à rendre des comptes », a-t-il affirmé, traçant un parallèle explicite avec l’affaire Karim Wade sous le régime précédent.

Ni statut d’exception, ni chasse aux sorcières

« Le fils de Macky Sall doit pouvoir répondre sans crainte ni faveur », a insisté le militant des droits humains, appelant à une justice indépendante, fondée sur des preuves, et respectueuse des droits de la défense. Si l’intéressé — dont l’identité n’a pas été officiellement évoquée lors de l’émission — n’a pas occupé de poste institutionnel, il est mentionné dans plusieurs cercles comme ayant eu une influence indirecte sur certaines décisions ou affaires d’État.

Un rappel historique à l’exemplarité

Pour Seydi Gassama, l’État de droit repose aussi sur l’éthique des dirigeants. Il a salué à cet égard l’attitude de l’ancien président Léopold Sédar Senghor, qui avait fait le choix de tenir sa famille éloignée de la gestion publique : « Philippe Senghor est resté en retrait. C’est une leçon importante pour ceux qui exercent aujourd’hui le pouvoir. »

Le directeur d’Amnesty Sénégal a par ailleurs tenu à rassurer : « Le fils de Macky Sall n’a rien à craindre s’il est convoqué par la justice. Ce qui importe, c’est que ses droits soient respectés et que l’instruction soit menée avec rigueur, loin des règlements de comptes. »

Le propos de Seydi Gassama intervient dans une période de haute vigilance citoyenne au Sénégal. L’élection de Bassirou Diomaye Faye, porté par un discours de rupture et de transparence, a suscité de nombreuses attentes en matière de gouvernance et de reddition des comptes. Si plusieurs anciens hauts responsables sont déjà ciblés par des procédures judiciaires, les appels à la sérénité et à la régularité des procédures se multiplient, à l’image de celui du directeur d’Amnesty International.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com 

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