Sicap vs Myna/Technimex : Une facture de 523 millions pour un chantier fantôme à Keur Massar

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THIEYSENEGAL : Un affrontement judiciaire d’envergure secoue le secteur des marchés publics au Sénégal. La Société immobilière du Cap-Vert (Sicap SA) a saisi le Tribunal de commerce de Dakar pour exiger le remboursement de plus de 523 millions de francs CFA auprès du groupement Myna/Technimex, chargé d’un projet d’électrification à Keur Massar, en banlieue dakaroise. En cause : des travaux non réalisés malgré le décaissement intégral des fonds.

Des engagements financiers sans retour sur investissement

Selon les pièces versées au dossier et relayées notamment par Libération, la Sicap a intégralement réglé la somme de 523 730 608 F CFA au groupement d’entreprises, dans le cadre d’un marché visant à électrifier une zone résidentielle à Keur Massar. Cependant, les travaux n’ont jamais été achevés, et dans certains cas, à peine entamés, selon la société publique.

Une mise en demeure ignorée

Face à cette situation jugée intolérable, une mise en demeure a été adressée à Myna/Technimex pour les sommer de reprendre les chantiers conformément aux termes contractuels. Mais aucune suite n’a été donnée, forçant la Sicap à intervenir elle-même pour achever les travaux, selon des sources judiciaires.

Une plainte pour remboursement et préjudices

La Sicap réclame désormais :

  • le remboursement total des 523 millions F CFA,

  • 20 millions F CFA supplémentaires pour ce qu’elle qualifie de résistance abusive de la part des prestataires,

  • ainsi que 2 millions F CFA de frais de justice.

L’affaire met en lumière des failles dans la gestion et le suivi des marchés publics, particulièrement ceux financés sur fonds publics dans des zones sensibles comme Keur Massar, où l’attente en infrastructures de base est urgente.

Un prestataire déjà sous surveillance

Le groupement Myna/Technimex n’en est pas à sa première controverse. D’autres projets, notamment dans le domaine de la voirie et de l’adduction d’eau, ont été entachés de retards ou de manquements signalés par les autorités contractantes. Ce nouvel épisode pourrait compromettre sérieusement sa crédibilité auprès des bailleurs publics et parapublics.

Une affaire au-delà du juridique

Au-delà du litige financier, cette affaire soulève des interrogations sur :

  • la transparence des marchés publics,

  • la capacité de l’État à faire respecter les contrats,

  • et la protection des fonds publics dans les projets d’infrastructure.

Le Tribunal de commerce de Dakar est désormais appelé à trancher sur la responsabilité des deux parties, dans un dossier à forts enjeux économiques et sociaux, alors que la demande en électricité explose dans les zones périurbaines comme Keur Massar, en pleine expansion démographique.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com

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