Sonko à Ouagadougou : Une main tendue du Sénégal au Burkina dans la lutte antiterroriste
THIEYSENEGAL.com : En visite officielle de 48 heures dans la capitale burkinabè, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a exprimé ce vendredi un message clair de solidarité régionale. Au sortir d’une audience avec le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, le chef du gouvernement sénégalais a déclaré le soutien « absolu » de son pays à la lutte que mène le Burkina Faso contre le terrorisme, qui continue de ravager une large partie du territoire.
« Je viens transmettre un message de soutien absolu au président Ibrahim Traoré, à son gouvernement et au peuple burkinabè dans sa lutte contre le terrorisme, et envisager toute possibilité de collaboration et de soutien du Sénégal face à cette épreuve », a déclaré Ousmane Sonko devant la presse.
Cette déclaration intervient dans un contexte où les États sahéliens cherchent à renforcer leurs coopérations bilatérales, alors que les initiatives sous-régionales traditionnelles, notamment celles portées par la CEDEAO, sont mises à mal par les récents bouleversements politiques.
Sécurité sans frontières
Sonko a également mis en garde contre l’illusion de l’isolement face à l’extrémisme violent, rappelant que les menaces sécuritaires transcendent les frontières nationales :
« Il est illusoire de croire que les autres pays sont à l’abri. Nos destins sont liés par l’histoire et la géographie. Aucun de nos États ne peut prétendre être épargné par ce fléau. »
Le Premier ministre sénégalais prône ainsi une réponse régionale coordonnée, qui repose sur une vision panafricaine de la sécurité et de la souveraineté. Bien que le Sénégal ne fasse pas partie de l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, cette visite pourrait augurer une convergence nouvelle, en dehors des cadres classiques de coopération.
Un hommage à Sankara, figure commune
La dimension symbolique de cette visite n’est pas en reste. Ce samedi 17 mai, Ousmane Sonko participera à l’inauguration officielle du mausolée de Thomas Sankara, président du Burkina Faso de 1983 à 1987, assassiné lors d’un coup d’État.
« Cette visite est aussi une occasion pour nous de participer à l’hommage rendu à Thomas Sankara, une figure emblématique des combats patriotiques, panafricanistes et souverainistes sur le continent », a-t-il ajouté.
Pour Ousmane Sonko, dont l’ascension politique s’est bâtie sur un discours de rupture, d’indépendance africaine et de justice sociale, la mémoire de Sankara résonne tout particulièrement. Sa participation à cet événement revêt donc une forte portée politique et idéologique.
Contexte régional tendu
Le Burkina Faso, dirigé depuis septembre 2022 par le capitaine Traoré après un second coup d’État en huit mois, fait face à une insécurité endémique due à la présence de groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Plus de 10 000 civils, militaires et policiers y ont perdu la vie depuis le début de la crise sécuritaire en 2015, et plus de deux millions de personnes ont été déplacées.
De son côté, Ousmane Sonko a été nommé Premier ministre par le président Bassirou Diomaye Faye le 2 avril 2025, à la suite de l’élection présidentielle de mars qui a mis fin à douze années de pouvoir de Macky Sall. Ce tandem, issu du parti anti-système Pastef-Les Patriotes, entend incarner un changement de cap à l’échelle nationale et africaine.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com