THIEYSENEGAL.com : Lors d’une conférence de presse organisée à Dakar, Me Pierre‑Olivier Sur, coordonnateur du pool d’avocats de l’ancien président Macky Sall, a affirmé que la controverse autour d’une « dette cachée » au Sénégal ne serait pas tant liée à l’existence de sommes dissimulées qu’à l’absence de transparence autour des rapports officiels. Selon lui : « le vrai problème, c’est celui des rapports cachés ».
« Pas de dette dissimulée », mais des documents inaccessibles
L’avocat a clairement pris ses distances avec l’expression « dette cachée » : « Il n’y a pas de problème de dettes cachées au Sénégal », a-t-il déclaré, en soulignant toutefois qu’il existe « un problème de rapports cachés ».
• Il a d’abord évoqué le document de l’Inspection générale des finances (IGF) : « Le premier rapport à avoir déclenché les discussions sur la dette cachée, mais ce rapport est caché : nul d’entre vous ne peut nous indiquer l’avoir eu entre ses mains. On l’a demandé, on ne l’a pas eu. »
• Ensuite, il a nommé le « pré-rapport » de la Cour des comptes : « Nous non plus, nous n’avons pas eu ce document, en dépit des lettres que j’ai adressées, il y a maintenant 15 jours, au président de la Cour des comptes et au ministre des Finances. »
• Enfin, il a mentionné un rapport du cabinet Mazars (ou de sa filiale) : « Vous l’avez tous sur les lèvres… mais vous ne l’avez pas entre vos mains. C’est le troisième rapport caché. »
Me Sur a rappelé que Me Macky Sall a mobilisé un important dispositif juridique et technique : cabinets d’avocats, experts financiers internationaux, lettres adressées le 7 octobre 2025 au ministre des Finances ainsi qu’à la Cour des comptes.
Il a précisé que, faute de réponse rapide, « nous prévoyons une mise en demeure formelle de communication des pièces sollicitées » voire « un recours en référé ou la saisine de toute autorité judiciaire compétente ».
Sur la substance du débat, l’équipe de défense demande « les données brutes », notamment les « lois de règlement », les « engagements hors-bilan », afin de distinguer « ce qui est juridiquement une dette et ce qui ne l’est pas ».
L’attaque juridique de l’ancien régime s’inscrit dans un contexte où la dette publique du Sénégal est au cœur d’un débat intense. Le rapport de la Cour des comptes avait notamment relevé des anomalies concernant les engagements non retracés.
Pour la défense de Macky Sall, l’enjeu n’est pas seulement comptable : il s’agit aussi de « l’honneur, de la transparence et de la reddition des comptes ». Me Sur a ainsi insisté : « La vérité ne sert pas un camp, elle sert le Sénégal. »
De son côté, l’absence de réponse des institutions sollicitées — notamment le ministère des Finances et la Cour des comptes — est perçue comme une entrave à la défense et à la clarification du dossier.
La rédaction de THIEYSENEGAL.COM