Tognataba en deuil : un éleveur tué par des voleurs de bétail armés, la recrudescence du banditisme inquiète

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THIEYSENEGAL : Une onde de choc a traversé le paisible village de Tognataba, situé à proximité de Tanaff, dans le département de Goudomp, après la mort tragique de Mba Dobassy, un éleveur bien connu de la région, abattu dans la nuit du 3 au 4 octobre par des individus armés soupçonnés d’être des voleurs de bétail.

Selon les informations recueillies sur place, l’attaque a eu lieu dans une zone reculée du village, alors que la victime tentait d’intervenir pour protéger son troupeau. Les malfaiteurs, lourdement armés, n’ont pas hésité à tirer sur l’éleveur, avant de s’enfuir avec plusieurs têtes de bétail. Le corps sans vie de Mba Dobassy a été transféré à l’hôpital régional de Kolda pour les besoins de l’autopsie.

Mba Dobassy, père de famille respecté et figure centrale du monde pastoral local, laisse derrière lui deux épouses et une quinzaine d’enfants. La communauté, effondrée, pleure un homme décrit comme travailleur, généreux et engagé dans le développement de son village.

« Ce n’était pas qu’un éleveur, c’était un pilier pour tout Tognataba », témoigne un habitant, la voix nouée par l’émotion.

Le sud sous la menace d’un banditisme armé

Ce drame relance une fois de plus le débat sur l’insécurité chronique dans le sud du Sénégal, notamment dans les zones frontalières avec la Guinée-Bissau, où le phénomène du vol de bétail armé connaît une recrudescence alarmante.

Autrefois limité à des incursions furtives, le banditisme rural s’est transformé en un véritable réseau organisé, souvent transfrontalier, avec des voleurs désormais armés et prêts à tuer. « Avant, les voleurs prenaient la fuite quand on criait. Aujourd’hui, ils reviennent avec des armes de guerre. Nos vies ne comptent plus face à leur soif de profit », s’indigne un proche du défunt.

Face à ce fléau, les populations locales en appellent à une action urgente des autorités sénégalaises et bissau-guinéennes. Le besoin d’une coopération sécuritaire renforcée est vivement exprimé pour endiguer cette violence à la frontière sud, devenue presque routinière dans certaines localités.

Les forces de sécurité ont ouvert une enquête afin d’identifier les auteurs de cet acte ignoble. Toutefois, dans une région où le sentiment d’abandon par l’État est de plus en plus perceptible, la confiance des populations envers les institutions reste fragile.

Pendant ce temps, Tognataba pleure son fils, et avec lui, une partie de sa mémoire collective. Le nom de Mba Dobassy s’ajoute à la trop longue liste des victimes silencieuses du banditisme rural.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com

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