Tribunal de Dakar : Liberté provisoire controversée pour Azoura, Kairé maintenu derrière les barreaux
THIEYSENEGAL.com : Le procès très attendu des prévenus Azoura et Kairé, jugés dans une affaire dont les contours restent partiellement confidentiels, a été renvoyé ce mercredi au 22 mai prochain par le Tribunal de grande instance de Dakar. Mais l’audience de ce jour a été marquée par un rebondissement judiciaire de taille : la mise en liberté provisoire d’Azoura, malgré l’opposition catégorique du parquet.
Une décision qui crée la surprise
Alors que le ministère public avait vigoureusement requis le maintien en détention des deux prévenus, le juge a statué en faveur de la libération conditionnelle d’Azoura, soulignant des « éléments médicaux préoccupants » versés au dossier. L’homme, présenté par le procureur comme un suspect « activement recherché » avant son arrestation, avait été qualifié de « menace potentielle » et comparé à un « profil à risque élevé ».
Le parquet a notamment insisté sur l’absence de garanties de représentation judiciaire, estimant que les risques de fuite demeuraient élevés, tant pour Azoura que pour son co-inculpé Kairé. Mais la défense, menée par Me Bamba Cissé, a su infléchir la position du tribunal en s’appuyant sur un rapport médical détaillant une situation sanitaire « incompatible avec un maintien en détention prolongée ».
« Il ne s’agit pas d’une faveur, mais d’un strict respect des droits fondamentaux d’un homme malade », a déclaré Me Cissé à l’issue de l’audience, saluant une décision « équilibrée et humaine ».
Kairé reste détenu jusqu’au procès
En revanche, Kairé, co-prévenu dans cette affaire, voit sa demande de liberté provisoire rejetée. Il restera incarcéré à la prison de Rebeuss jusqu’à la prochaine audience. Le juge a motivé cette décision par les mêmes arguments que ceux avancés par le parquet : un risque de fuite élevé et l’absence de garanties suffisantes de représentation devant la juridiction.
Un dossier sous tension
L’affaire, dont les chefs d’accusation n’ont pas encore été publiquement détaillés, semble impliquer des éléments à connotation sécuritaire, selon des sources proches du dossier. Si les deux hommes n’ont pas encore été formellement jugés, l’instruction a déjà suscité plusieurs réactions au sein des milieux judiciaires et associatifs, certains dénonçant un traitement « à deux vitesses ».
Le rendez-vous est désormais fixé au 22 mai, date à laquelle la chambre correctionnelle devrait entrer dans le fond du dossier. En attendant, la décision de libération provisoire d’Azoura pourrait bien alimenter le débat public sur l’équilibre entre rigueur judiciaire et respect des droits humains dans les procédures pénales au Sénégal.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com