THIRYSRNEGAL.com : La crise des bourses continue d’enflammer l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. À l’aube, le campus s’est à nouveau transformé en champ de tension, marqué par le retour du “gatsa-gatsa” — ces mobilisations estudiantines de rupture destinées à faire pression sur l’État pour le paiement des allocations.
Dès les premières heures de la matinée, des heurts ont éclaté sur différentes artères du campus social et pédagogique. Les Forces de défense et de sécurité (FDS), massivement déployées autour des pavillons et axes stratégiques, ont eu recours à des tirs nourris de gaz lacrymogènes pour disperser les regroupements étudiés.
Des témoins évoquent une intervention « particulièrement musclée », rendant la circulation à l’intérieur de l’enceinte presque impossible et plongeant plusieurs étudiants dans un climat de panique.
Étudiants déterminés, dialogue toujours rompu
Malgré la pression sécuritaire, les étudiants ont maintenu leurs lignes de revendications : barrages érigés à plusieurs points, jets de projectiles, attroupements sporadiques… autant d’actions destinées à rappeler l’urgence du versement des bourses, pour beaucoup vitales à leur survie sur le campus.
Le retard accumulé dans le paiement des allocations — un problème récurrent ces dernières années à l’UCAD — reste au cœur du conflit. À ce stade, aucun signal d’apaisement n’a encore émergé du côté des autorités, et le dialogue demeure au point mort.
Ces nouvelles tensions s’ajoutent à une série de journées de protestation observées ces dernières semaines, confirmant que la crise boursière à l’UCAD est loin d’être résolue. Plusieurs organisations estudiantines ont déjà prévenu que la mobilisation se poursuivrait tant qu’une date ferme pour le paiement des bourses ne sera pas annoncée par le ministère de l’Enseignement supérieur.
En attendant une issue, le climat reste explosif au sein de la plus grande université du pays, où chaque matin ressemble désormais à un nouveau test de rapport de force entre étudiants et autorités.