Violences conjugales à Mbour : un Français de 66 ans écope de prison ferme pour agression sur sa compagne sénégalaise
THIEYSENEGAL.com : Le tribunal de grande instance de Mbour a rendu, ce mardi, un verdict sans équivoque dans une affaire de violences conjugales mêlant un ressortissant français à une jeune femme sénégalaise. Didier Tournadour, âgé de 66 ans, a été condamné à six mois de prison ferme et 500 000 francs CFA d’amende pour avoir agressé son ex-compagne, Khadija Ndiaye, âgée de 32 ans et enceinte au moment des faits.
Les débats à l’audience ont révélé une relation tumultueuse de six mois, marquée par des tensions croissantes et des soupçons de malversations financières. Selon le récit livré à la barre, tout aurait commencé par une série de retraits suspects via l’application Wave, soupçonnés d’avoir été effectués à l’insu de M. Tournadour. Ce dernier a directement mis en cause sa compagne, avec qui il partageait alors un domicile à Saly, station balnéaire prisée des expatriés.
Le 14 février dernier, jour de la Saint-Valentin, la situation dégénère. Une violente dispute éclate, poussant Mme Ndiaye à quitter le domicile conjugal avec ses enfants. Elle affirme avoir été poursuivie puis agressée par son compagnon à Saly Carrefour, un quartier commerçant de la ville. Elle déclare avoir été frappée, délestée de ses bijoux et de son passeport, alors qu’elle portait une grossesse avancée.
Un certificat médical présenté au tribunal atteste d’une incapacité temporaire de travail (ITT) de dix jours, confirmant la matérialité des coups. La plaignante a, de son côté, maintenu ses accusations avec fermeté.
À la barre, Didier Tournadour a nié toute forme de violence, reconnaissant toutefois les tensions et maintenant ses accusations de vol. Il s’est présenté comme une victime de « manipulations » financières, sans parvenir à convaincre le tribunal.
Le ministère public, estimant les violences « établies de manière constante », a requis six mois de réclusion ferme, peine qui a été entièrement suivie par le juge. Ce dernier a également prononcé une amende de 500 000 francs CFA, en guise de dommages-intérêts pour la victime.
Ce dossier met en lumière les dérives de certaines relations mixtes, souvent entachées de déséquilibres économiques et de rapports de domination. Il relance également le débat sur la protection des femmes en situation de vulnérabilité, notamment face à des partenaires étrangers parfois persuadés d’être à l’abri de poursuites.
La condamnation de Didier Tourna Dour envoie ainsi un signal fort : les violences conjugales, quelle que soit la nationalité de l’auteur, ne sauraient rester impunies sur le sol sénégalais.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com