Monsieur le ministre,
J’ai l’honneur de venir respectueusement attirer votre haute attention sur la persistance de la politisation des Vacances citoyennes. La pratique se perpétue, malheureusement, sous votre tutelle et on a l’impression que vous vous substituez à votre collègue de la Culture, sur fond de Nuits de Sine à nous replonger dans les vêpres du Royaume d’enfance de Senghor.

Gouverner, c’est prévoir. Avec un budget de 300 millions de F Cfa , il fallait faire de l’animation pour conscientiser les jeunes qui se noient en fréquentant les plages dangereuses. Vous pouviez recruter des volontaires. Le phénomène Barça et Barsakh refait surface. Je ne vous demande pas d’arrêter l’océan avec vos bras, mais il y a, sous ce rapport, un rôle de moralisation dévolu à la Construction citoyenne. Je vous rappelle que le ministère de la Jeunesse a été créé dans la foulée de la crise universitaire de Mai 68. C’était pour créer de l’interface entre l’Etat et cette partie de la population en temps de « Parti unique ». Cette année, on ne parle pas encore d’inondations à cause de la rareté des pluies, mais on ne sait jamais. Il est hautement souhaitable que votre département propose un corps de volontaires pour contribuer à résoudre ce problème aux côtés des Dakarois. Itou pour les incendies dans les marchés qui surviennent avec récurrence. Il me semble également nécessaire d’établir une articulation avec le monde rural, pour apporter un soutien aux jeunes paysans qui sombrent dans le désespoir dans le sillage du message de la Tabaski du président de la République.
Ces phrases n’enlèvent en rien l’estime que je vous porte. Ce n’est pas non plus un clin pour manger à votre table, même si on ne me prendrait pas pour un « Kharankat » si je tape l’incruste. C’est ainsi que j’invite les « Ndougourous » et autres répondeurs automatiques à ne pas faire comme ces partisans de Sonko. Moom sa bopp dafa nékh. Douma ko wéthok dara !

Thierno Diop journaliste chroniqueur