THIEYSENEGAL.com : Dans un contexte sécuritaire marqué par la montée des menaces asymétriques, notamment l’usage de drones malveillants ou kamikazes, le Sénégal vient de franchir un cap décisif dans sa stratégie de défense. Ce 3 juillet 2025, l’Armée de l’air sénégalaise a officiellement présenté le système SAM’ARU, une innovation 100 % nationale, conçue pour détecter et neutraliser les menaces aériennes à basse altitude.
Développé par l’entreprise Dr Drone Dynamics, sous la direction de Mamadou Wade Diop, alias « Dr Drone », en étroite collaboration avec le Centre de Recherche de l’Armée de l’Air, ce dispositif sophistiqué est présenté comme une première dans l’espace ouest-africain. Il incarne à la fois la montée en puissance technologique du Sénégal et sa volonté de s’affirmer comme un acteur stratégique en matière de cybersécurité et de défense aérienne.
Une réponse locale aux menaces globales
SAM’ARU, acronyme de Système Actif et Magnétique de Repérage Unifié, est à la fois un outil de protection, de dissuasion et de neutralisation. Son nom, inspiré des mots wolof “Saam” (protéger) et “Aru” (alerte/coordination), reflète la philosophie du projet : allier innovation technologique et enracinement culturel.
Le système se compose de deux modules clés :
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ARU, un détecteur passif de haute précision, capable de repérer en temps réel les drones ainsi que leurs pilotes, sans émettre d’ondes, rendant sa détection quasi indétectable. Il fournit des données précises : coordonnées GPS, altitude, vitesse, marque et trajectoire du drone ciblé.
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SAM, un fusil brouilleur 8 canaux, conçu pour neutraliser tout appareil intrusif par saturation des bandes de communication utilisées par les drones commerciaux ou modifiés à des fins terroristes.
Une solution mobile, efficace notamment en zones urbaines ou lors d’événements sensibles, comme les Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2026, pour lesquels les autorités misent sur une sécurisation maximale de l’espace aérien.
Un symbole de souveraineté technologique
Lors de la présentation organisée devant le Commandement de l’Armée de l’Air (CEMAIR), les autorités militaires ont salué l’approche d’intégration locale adoptée à toutes les étapes du projet : conception, assemblage, test et maintenance. Une orientation qui s’inscrit dans une logique de souveraineté et d’autonomie stratégique, de plus en plus revendiquée par le Sénégal.
« Ce système n’est pas seulement un outil technologique. Il est une affirmation de souveraineté nationale face à des menaces de plus en plus sophistiquées », a déclaré Mamadou Wade Diop, soulignant également le rôle moteur du Centre de Recherche de l’Armée de l’Air dans cette avancée.
Cette innovation intervient alors que plusieurs pays africains sont confrontés à l’usage croissant de drones dans des opérations de surveillance, de contrebande ou d’attaques ciblées, notamment par des groupes terroristes opérant dans le Sahel.
Avec SAM’ARU, le Sénégal envoie un signal fort : celui d’une armée capable de développer ses propres outils de défense, en réponse aux nouvelles formes de guerre hybride.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com