THIEYSENEGAL.com : Ce qui devait être une semaine festive dans les collines verdoyantes du Texas s’est transformé en cauchemar national. Le bilan humain des inondations soudaines qui ont frappé la région centrale de l’État a été revu à la hausse samedi soir : 51 morts confirmés, dont 15 enfants, et 27 jeunes filles toujours portées disparues dans le comté de Kerr, selon les autorités locales relayées par l’agence Anadolu et plusieurs médias américains.
Déclenchées par des pluies torrentielles jeudi soir, les inondations ont fait sortir de son lit la rivière Guadalupe. En quelques heures, son niveau a atteint une crête de plus de 11,8 mètres, pulvérisant les précédents records établis lors des crues historiques de 1987. La montée des eaux a surpris des centaines d’habitants, campeurs et vacanciers, dont beaucoup n’ont reçu que peu d’alerte avant d’être cernés.
« C’était un mur d’eau », a témoigné une habitante de Hunt, une commune voisine. « En moins d’une heure, la rivière avait tout englouti. »
Le lieu le plus durement touché est Camp Mystic, un centre de vacances chrétien pour filles situé à proximité immédiate de la rivière. C’est là que se concentre le drame : 27 enfants y sont portés disparus, probablement emportés par les flots dans leur sommeil. Le camp, réputé dans tout le Texas pour ses activités estivales, accueillait cette semaine plusieurs dizaines d’enfants âgés de 7 à 16 ans.
Jane Ragsdale, codirectrice du camp, et Dick Eastland, l’un des fondateurs, figurent parmi les victimes recensées.
Selon les autorités locales :
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43 décès sont survenus dans le comté de Kerr,
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4 morts ont été confirmés dans le comté de Travis,
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2 morts dans le comté de Burnet,
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Et 1 décès chacun dans les comtés de Kendall et Tom Green.
La plupart des victimes ont été piégées dans leur véhicule ou leur habitation. Des routes entières se sont effondrées sous la pression des eaux. Les équipes de secours évoquent des conditions « chaotiques » pour accéder à certaines zones rurales coupées du monde.
Depuis vendredi, les opérations de recherche mobilisent des moyens exceptionnels : hélicoptères, drones, équipes cynophiles, plongeurs. Les autorités texanes, soutenues par la FEMA (Agence fédérale de gestion des urgences), se concentrent sur les rives de la rivière Guadalupe, toujours en crue.
« Notre priorité est claire : retrouver vivants les enfants manquants. Chaque minute compte », a insisté Dalton Rice, maire de Kerrville.
Malgré les bulletins météorologiques, plusieurs résidents affirment ne pas avoir reçu d’alerte efficace. Un “Flash Flood Emergency” n’a été émis que tard dans la nuit de jeudi, alors que la rivière montait déjà rapidement. Cette réponse tardive suscite de nombreuses critiques. Une enquête pourrait être ouverte pour évaluer les défaillances du système d’alerte local, notamment en zone rurale.
Cette tragédie texane n’est pas un cas isolé. Les États-Unis connaissent une recrudescence d’événements climatiques extrêmes. En avril dernier, des inondations à Kinshasa ont fait plus de 300 morts. En Europe, des crues soudaines ont frappé la Slovénie et l’Allemagne fin juin. Les experts climatologiques alertent sur une « tropicalisation » des régimes météorologiques dans les zones tempérées, amplifiée par le réchauffement global.
Le gouverneur Greg Abbott a déclaré l’état d’urgence dans 15 comtés et appelé à un renforcement des infrastructures hydrauliques. Le président américain a exprimé sa « profonde tristesse » et assuré que les secours fédéraux seront maintenus aussi longtemps que nécessaire.