Les données du dernier rapport du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) sont alarmantes.
Presque tous les secteurs de la vie sociopolitique sont victimes de mauvais traitements de la part des journalistes.
L’éthique et la déontologie sont-elles respectées dans les médias? En tout cas, les chiffres du dernier rapport trimestriel du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) sont alarmants. Le taux de manquements est estimé à 39,39 % dans le document du Cnra rendu public, hier vendredi. Selon le document, le non-respect de la vie privée, de l’honneur et de l’intégrité de la personne humaine, les propos laudatifs et/ou politiques lors de la couverture des combats de lutte et/ou d’autres émissions culturelles ou sportives sont légion dans les médias. Ensuite, au cours de leur revue de presse, «certains médias, en reprenant systématiquement des termes empruntés à la presse écrite participent à l’amplification de propos et d’attitudes inappropriés», selon le rapport.
Les médias sont aussi accusés de violer l’obligation de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence dans leurs contenus et celle de respect de l’honneur et de l’intégrité de la personne humaine. «Certaines émissions persistent et continuent à donner écho à des faits divers dans les matinales notamment dans certaines stations de radio», écrit le Cnra.
La politique est également citée dans le rapport de janvier-février-mars 2018 du Cnra. Le gendarme des médias dénonce le non-respect du pluralisme politique et de l’équilibre dans le traitement de l’information. Pour le Cnra, les médias diffusent des meetings politiques «sans prendre en considération les chartes d’éthique liées à l’expression de la diversité et l’égalité d’accès à l’antenne». En résumé, il y a un déséquilibre persistant noté dans le traitement de l’information aussi bien dans l’audiovisuel public que privé.
L’affaire Songué Diouf est revenue dans le rapport du Cnra. A ce niveau, le Cnra parle d’un sujet grave, estimant qu’il s’agit de «diffusion de propos dévalorisant portés sur la femme». «Le plateau d’une émission de télévision a servi de relais à un chroniqueur qui y a affirmé avec une grande énergie, pour justifier les cas de viols dont sont victimes les femmes, que ces dernières sont les responsables de leurs propre viols, à cause de leurs choix vestimentaires ou de leur aspect physique», a écrit le Cnra sans citer de nom.
Face à de tels manquements qui constituent des violations de la réglementation, selon le Conseil national de régulation de l’audiovisuel, les médias sont appelés au respect des lois et règlements en vigueur au Sénégal.
Baba MBALLO
