Position commune des femmes libérales du Sénégal par rapport aux violences faites aux femmes et aux filles
THIEYSENEGAL.com : Les violences faites aux femmes et aux filles, partie intégrante des violences basées sur le genre, prennent de plus en plus des proportions inquiétantes à travers le monde, l’Afrique et particulièrement le Sénégal.
Les violences faites aux femmes et aux filles sont multiformes et sont d’ordre psychologique (violence verbale) et physique(les violences conjugales, les mutilations génitales féminines, les viols, incestes et mariages d’enfants et ou agressions physiques aboutissant à des crimes) et sont le plus souvent circonscris dans la sphère privée notamment au sein des familles ou l’Etat et les institutions de sécurité n’interviennent que quant ils s’agit de cas flagrants considérés comme des troubles à l’ordre public.
C’est pourquoi, dés 2008, le Secrétaire Général des Nations Unies, a lancé une campagne mondiale pluri-annuelle mobilisant tous les partenaires techniques et financiers autour du thème Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes.
A cet effet, Dakar a servi de plateforme de lancement de la campagne régionale sur les violences faites aux femmes et aux filles.
Suite à cette mobilisation internationale, le Sénégal, en plus de la ratification des instruments juridiques internationaux comme la CEDEF et le protocole de Maputo, a pris en 2013 des mesures d’ordre institutionnel, législatif, réglementaire et social mise en oeuvre à travers un programme conjoint ayant pour objectif :l’Eradication des violences basées sur le genre et la promotion des droits humains.
Malgré les avancées significatives notées à travers le plaidoyer des acteurs de la société civiles, les efforts consentis par l’Etat à travers son plan d’action sur les violences basées sur le genre, on note de plus en plus une recrudescence du phénomène(entre 2017 et 2018, 706 femmes dont 668 mineures ont été victimes de violences sexuelles) avec les viols suivis de meurtres (14 femmes victimes de meurtre dont 2 femmes en état de grossesse) et les violences conjugales qui récemment se sont traduites par des crimes.
Considérant les dispositions mentionnées dans la CEDEF et mettant l’accent sur l’intégrité physique des femmes ;
Considérant la mobilisation mondiale en faveur de l’éradication des violences faites aux femmes et aux filles ;
Considérant le libéralisme comme une doctrine concourant aux libertés individuelles et collectives et attachée à la promotion des droits humains en général ;
Considérant l’engagement du Réseau International des Femmes Libérales(membre de l’Internationale Libérale) qui s’est traduit par l’organisation à New York, d’un panel le 15 mars 2019 en marge de la 63ème session de la Condition féminine sur le thème des violences faites aux femmes et des violences conjugales ;
Face à la persistance des actes de barbarie à l’égard des femmes dans notre pays ;
Nous, femmes leaders membres du Réseau Sénégalais des Femmes Libérales, provenant des partis libéraux de la mouvance présidentielle et de l’opposition :
- Présentons nos condoléances attristées aux familles des victimes ;
- Exprimons notre compassion à toutes les femmes et filles victimes de violences ou qu’elles se trouvent ;
- Dénonçons l’omerta qui sévit dans les familles et les communautés en cas de violences faites aux femmes et aux filles;
- Condamnons avec la dernière énergie toutes formes de violences faites aux femmes et aux filles d’ou qu’elle viennent;
- Exigeons la prise de mesures urgentes et fortes allant dans le sens de la criminalisation des violences faites aux femmes et aux filles ;
- Invitons les organisations de femmes à travailler pour une transformation des normes et valeurs sociales porteuses de stéréotypes sexistes ;
- Recommandons à l’Etat de mettre en place des brigades et ou sections spécifiques pour accueillir les victimes et d’intégrer des psychologues dans ces mécanismes.
Fait à Dakar, le 27 Novembre 2019
La Coordonatrice Nationale
